Le groupe d'action de Philippe Bouba quitte La France insoumise

C'était dans l'air depuis les résultats du premier tour des législatives et le maigre 5,4% du candidat Philippe Bouba. Le Vice-président de la Collectivité territoriale quitte avec ses soutiens La France insoumise.
“Nous quittons La France Insoumise, qui, tout en prônant l'autonomie des territoires ultramarins, reste une organisation centralisée et centralisatrice. Nous supprimons notre Grand Groupe d'Action des Insoumis-es de Guyane. Nous restons ensemble et en groupe pour permettre la construction d'une force politique guyanaise électorale et active sur terrain”, indique un communiqué du Gars.
Philippe Bouba, rencontré devant le palais de justice, ce matin souhaite prendre la parole, demain soir lors du pot de remerciement qui se tient à Cayenne.

Manuel Bompard nie toute prise de décision du mouvement et donc réfute l'existence de ce document. En revanche quand il lui est demandé si le document présenté par le GGAG est un faux ou s'il l'a bien signé... aucune réponse.
“Le National a toujours décidé pour les Guyanais sans notre avis, voire sans nous en informer.[...] Le National a eu des échanges, voire des négociations, dans le cadre des élections législatives pour la 1ère circonscription avec d'autres candidats ou mouvements, sans que nous le sachions.[...] Le National n'a pas soutenu ni respecté les décisions de nos militants et adhérents locaux votées en Guyane”, fustige l'ancien groupe d'action.
Lors du second tour des législatives, à 64 %, les militants guyanais de LFI avait choisi de voter en faveur de Jean-Victor Castor. Quelques heures après cette annonce, LFI donnait son soutien à Yvane Goua. Une trahison de plus alros que cette question de l'investiture a pourri la campagne en tendant les relations entre les deux vices-présidents de la Collectivité territoriale, Thibault Lechat-Vega, autre prétendant à l'étiquette LFI et Philippe Bouba.
« Sur le fond on est d'accord mais sur la forme nous ne sommes pas d'accord. Nous n'en pouvons plus de leurs manipulations, celles de Paul Vannier. J'ai été la première du groupe à quitter LFI dès la fin des élections. Kourou, Saint-Laurent sont d'accords avec nous et quittent LFI. Nous restons les insoumis de Guyane et nous réfléchissons à quel forme prendra notre engagement politique », explique Aline N'guyen Van-Vaï.
Les militants guyanais déçus par l'appareil politique de la LFI ne rejettent donc ni les idées ni l'homme Mélenchon.
« On est en plein débat avec les autres. Pour l'instant il n'y a pas de vague démissionnaire dans notre groupe d'action mais on doit changer la gouvernance. La cacophonie ne peut pas se répéter. Le groupe de Philippe a décider de partir en claquant la porte. Nous ne prenons pas cette position radicale mais nous sommes fortement sur la même longueur d'ondes. C'est ce caractère insupportable de la LFI qui traite les Guyanais de manière coloniale, jacobine, centralisée. C'était pire qu'en 2018. L'insoumission c'est une façon de vivre », clame Charles André-Clarke, d'un groupe d'action de Cayenne qui a multiplié les critiques envers Philippe Bouba.
Dans le même temps, Davy Rimane, le député de la seconde circonscription, soutenu par LFI a préféré rejoindre le groupe communiste de la gauche démocrate et républicaine. Il a déjà dit qu'il n'était pas à l'aise avec le jacobinisme du parti. “Une faute politique”, pour son collègue Jean-Victor Castor.
Reste à savoir dans les jours ou les mois à venir si le Kouroucien, syndicaliste de l'Union des travailleurs guyanais qui n'a pas de parti avec lui ni de mouvement, voudra s'appuyer sur ce nouveau groupe détaché de LFI. Les prochaines élections locales sont dans quatre ans. De quoi prendre son temps.