Le Brésil si près, si loin
Gérôme GUITTEAU ; g.guitteau@agmedias.fr
L'enclavement de la Guyane n'est pas une plainte de petit-bourgeois mais un fait indécrottable qui dure … et dure … et empire. France-Guyane a pris la piste puis la route pour rejoindre à 589 kilomètres de notre frontière, Macapá, la capitale de l'Amapà puis São Paulo, unique moyen de rejoindre à moindre frais le Brésil.
“La France dont la plus grande
frontière se trouve entre la Guyane et le Brésil avec 700
kilomètres.[...] Nous sommes amazoniens.” Emmanuel
Macron aime à s'enorgueillir de la présence française en
Guyane. Il sait retrouver ses connaissances géographiques quand il
le faut comme en 2019 pour sermonner la politique écocide contre
l'Amazonie de Jaïr Bolsonaro, président du
Brésil.
Une longue frontière avec un pont et... pas de
route. Voilà, le seul chemin que propose nos
infrastructures aux gens qui désirent se rendre au Brésil. La
réalité rejoint un sketch d'humoristes des années 90 :
Chevalier et Laspalès. “Vous voulez aller au
Brésil ? C'est possible mais y a pas d'avion et pas
d'routes... mais c'est vous qui voyez...”Pourtant, on ne peut pas dire que la Guyane manque de ressortissants brésiliens ou de Guyanais dont les parents viennent de l'Amapà ou du Para. Azul seule compagnie aérienne à posséder le droit de trafic entre Cayenne et notre voisin ne semble pas pressée de revenir. Les autres compagnies contactées telle Latam, voudrait ajouter Cayenne comme destination afin de boucler leurs offres mais de nuit, avec moins de taxes et une correspondance vers les Antilles. Pareil pour la Gol qui a un vol entre Belém et Paramaribo.
La perspective de cette longue piste en pleine zone blanche et forêt amazonienne effraye les ardeurs de nombreux touristes.
Pourtant au bout de ces 169 kilomètres de latérite pierreuse, onze heures de routes à...
