Le quatrième collège attendu pour 2015
KOUROU

Le quatrième collège attendu pour 2015

Pierre-Yves CARLIER
Le président du conseil général Alain Tien-Liong, hier matin, lors de la pose de la première pierre du collège IV de Kourou. Il doit ouvrir en septembre 2015 (PYC)
Le président du conseil général Alain Tien-Liong, hier matin, lors de la pose de la première pierre du collège IV de Kourou. Il doit ouvrir en septembre 2015 (PYC)

Le conseil général, la mairie, la préfecture et le rectorat ont posé la première pierre du collège IV, hier matin, près du rond-point de Bois Diable. D'ici deux ans, il devrait accueillir 645 élèves et soulager les autres établissements de la ville.

Entre ses proverbes (qu'il invente parfois) et ses anecdotes, Alain Tien-Liong a toujours de quoi illustrer son propos. Hier, lors de la pose de la première pierre du collège IV de Kourou, le président du Département a relaté le courrier qu'il avait reçu le matin même de la principale d'un autre établissement de Kourou : Schoelcher. Michelle Horth lui réclamait un bungalow supplémentaire. Parfait pour illustrer les sureffectifs dans les collèges de Kourou et justifier la construction de ce quatrième collège.
D'un coût de 10,7 millions d'euros, l'établissement pourra accueillir jusqu'à 645 élèves. De quoi soulager les trois autres qui oscillent autour de mille élèves chacun. Ces derniers mois, plusieurs mouvements de protestation - initiés par les parents d'élèves ou par les enseignants - ont touché les collèges Victor-Schoelcher et Henri-Agarande. Leur sureffectif était dénoncé à chaque fois.
Le collège IV se situera près du rond-point Bois Diable, face à l'hôtel Atlantis. Le collège comptera deux bâtiments d'enseignement, un gymnase et un plateau sportif, la cantine, les bureaux de l'administration et de la vie scolaire, ainsi que trois logements de fonction. Si le chantier se passe bien, il ouvrira à la rentrée 2015.
Vue d'architecte du futur collège IV. Son orientation et les matériaux choisis doivent permettre de conserver la fraîcheur. (PYC)
Vue d'architecte du futur collège IV. Son orientation et les matériaux choisis doivent permettre de conserver la fraîcheur. (PYC)
REPÈRE - Le nom de Serge Patient ?
Le collège IV de Kourou n'a pas encore de nom. Celui de Serge Patient a été évoqué au conseil général, mais n'a pas été arrêté. Ancien conseiller général et adjoint au maire de Kourou, Serge Patient a fondé l'Union du peuple guyanais (autonomiste) dans les années 1970. Il est l'auteur du Nègre du gouverneur, prix carbet de la Caraïbe 2001.
Déjà de la baston au collège
Le premier adjoint au maire Robert Putcha et le conseiller général François Ringuet se sont disputés au sujet du collège. Le conseiller général reproche à la mairie de vendre le terrain au Département pour 800 000 euros.

Robert Putcha (à gauche) et François Ringuet (à droite) se sont envoyé quelques attaques bien senties, hier en posant la première pierre du collège IV de Kourou.
Robert Putcha (à gauche) et François Ringuet (à droite) se sont envoyé quelques attaques bien senties, hier en posant la première pierre du collège IV de Kourou.

Hier, en posant la première pierre du collège IV de Kourou, le préfet Éric Spitz s'est inquiété des violences scolaires. Il pensait peut-être aux attaques que venaient de se lancer Robert Putcha et François Ringuet pendant les discours.

Le problème qui oppose le premier adjoint au maire et le conseiller général, c'est la vente du terrain du collège par la mairie au conseil général. La commune demande 800 000 euros pour les trois hectares. Le conseiller général lui reproche de faire son beurre sur le dos du Département, alors que la mairie avait obtenu ce terrain du centre spatial pour l'euro symbolique.

En campagne électorale pour les élections municipales, même s'il n'a pas encore annoncé sa candidature, François Ringuet estime qu'à « plusieurs reprises, on a essayé (comprendre la mairie, ndlr) de m'empêcher de sortir ce collège. Mais je me bats pour la jeunesse kouroucienne [...] Je suis déçu par le discours de tout à l'heure, d'un ancien conseiller général (Robert Putcha). Vingt ans après le collège Omeba-Tobo, on voit sortir ce quatrième collège. »

Pour Robert Putcha, François Ringuet fait fausse route : « Il est éloigné de la réalité de la gestion communale. » Il justifie les 800 000 euros réclamés par le fait que la mairie a attribué un terrain au Département aux portes de la ville, à proximité des réseaux d'eau, d'électricité, de téléphone. Soit autant d'économies par rapport à un terrain moins cher mais excentré. « On aurait pu donner un terrain à Guatemala. Mais demandez-vous ce qu'ont pu coûter les réseaux pour aller faire le lycée Damas à Rémire-Montjoly » , glisse-t-on au cabinet du maire.

Robert Putcha souligne aussi que le prix a été fixé par les Domaines et que la mairie a consenti un rabais de 20%. Au final, le prix est le même que celui demandé aux propriétaires de l'hôtel Atlantis, situé en face (1,6 million pour presque six hectares). En pratique, le conseil général ne devrait pas payer 800 000 euros, mais trouver des biens d'une valeur équivalente qu'il céderait à la mairie. Reste que la pilule reste dure à avaler.
 

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