Prison de Remire : violente agression d'une conseillère
Au centre pénitentiaire de Remire, les agressions se suivent et inquiètent le personnel. Ce jeudi 14 avril, sur les coups de 9h, une conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation a été la cible directe d’un détenu, connu des services pour son instabilité.
Très choquée émotionnellement, la conseillère a ensuite été accompagnée au centre hospitalier de Cayenne (CHC) par le directeur adjoint au service d’insertion et de probation. Un médecin a constaté un hématome important au niveau de son visage. Une plainte a ensuite été déposée le jour-même à la brigade territoriale de gendarmerie de Remire-Montjoly. Aux dernières nouvelles, une cellule psychologique a été ouverte et la CPIP (conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation, agent de catégorie A) s’est vue prescrire 2 jours d’ITT.
De source syndicale, le détenu impliqué dans ces nouveaux faits de violence dans l’enceinte du CPG « était instable » et a fait l’objet de « plusieurs signalements par le passé ». Une semaine plus tôt, le samedi 8 avril, ce dernier aurait mis sens dessus dessous le bureau d’une infirmière du centre pénitentiaire.
« Les agressions s’enchainent depuis le début de l’année, ce n’est pas facile de trouver des solutions. » constate Manuella Dimanche, une des porte-paroles de l’UTG-CGT au centre pénitentiaire. Comme au début de l’année, les représentants du personnel déplorent un « pic » dans les agressions de personnels, invoquant « un problème de management » en provenance de la direction. Dans ce sens, une rencontre entre la direction du centre pénitentiaire avait eu lieu le 25 janvier. Depuis, l’UTG assure ne plus être convié aux réunions.
La directrice du centre pénitentiaire, Sylvette Antoine, maintient toutefois que « la direction et le corps des officiers prennent la mesure des incidents qui surviennent ». Elle annonce également que les premiers groupes de travail mis en place pour davantage sécuriser les agents dans leurs missions ont été « suspendus du fait de la crise sanitaire ». Ces derniers devraient désormais reprendre du service. Quant à la dangerosité, avérée, de certains détenus, Sylvette Antoine rappelle que leur prise en charge se fait en étroite collaboration avec les partenaires de santé.
« Je relativise beaucoup, je prends la mesure de chaque incident. Chaque situation est générée de manière différente. Il y a aussi les effets post crise sanitaire, des activités ont été suspendues pendant presque 18 mois. » nous explique-t-elle, rappelant que la « surpopulation carcérale » impacte, dans son ensemble, l’équilibre de la prison.