30 plaies par arme blanche : le terrible féminicide d’une Guyanaise à Charleville-Mézières
FAITS DIVERS

30 plaies par arme blanche : le terrible féminicide d’une Guyanaise à Charleville-Mézières

France-Guyane avec AFP

Placé en détention provisoire, le mis en cause, un Guyanien de 25 ans, est soupçonné d’avoir agi « en récidive ». Sa jeune compagne guyanaise de 23 ans est décédé samedi dernier d’une trentaine de coups de couteau. 

Le Guyanien de 25 ans, soupçonné d'avoir tué samedi sa compagne de 23 ans à Charleville-Mézières, dans les Ardennes, a été mis en examen pour meurtre sur conjoint et a été placé en détention provisoire, a annoncé Matthieu Bourrette, le procureur de Reims.

Le mis en cause est suspecté d'avoir agi "en récidive", après une première condamnation pour "complicité de meurtre" en 2018 en Guyane. Il a été condamné à deux autres reprises, notamment pour violence.
Appelée au domicile de la victime vers 6 h samedi, la police avait découvert la jeune femme "en train de se vider de son sang". Elle est décédée à l'hôpital vers 9 h, a rappelé le procureur de Reims, lors d'une conférence de presse.

Une hémorragie sanguine massive, deux armes distinctes
 

Selon l'autopsie, la mère de deux enfants, est décédée d'une "hémorragie sanguine massive, atteinte de 30 plaies par arme blanche" vraisemblablement avec "deux armes distinctes". Pour cause, deux couteaux à la lame pliée ont été retrouvés.

Le soir des faits, en présence des enfants, âgés de trois et quatre ans, et de deux neveux de la victime, le couple s'était violemment disputé.

En garde à vue, le compagnon a affirmé avoir découvert une semaine avant les faits, "qu'il souffrait d'une maladie sexuellement transmissible". Il accusait sa compagne d’en être responsable, ce qui aurait provoqué leur dernière dispute.

Selon ses déclarations, la victime aurait attrapé un couteau en premier. "Enragé", il l'aurait désarmée avant de porter "trois ou quatre coups", puis cessé de frapper après avoir aperçu un des enfants. Le mis en cause aurait ensuite pris la fuite avant de se rendre à la police.

D'autres violences conjugales


La victime, Émilie, "connaissait de longue date" le mis en cause, Keyshawn Harlequin. "Ils s'étaient retrouvés en métropole au printemps 2022. Il avait emménagé chez elle en juillet", a indiqué Matthieu Bourrette.
Elle avait déposé plainte en octobre 2022 pour des violences conjugales survenues, évoquant alors à ce moment un autre épisode daté de juillet.

La jeune femme avait par la suite retiré sa plainte début décembre, indiquant avoir "repris la vie commune".

Titulaire d'un titre de séjour jusqu'en 2024, le suspect encourt la réclusion criminelle à perpétuité.