Ristourne de 20 centimes sur le carburant : « Le gouvernement nous a demandé de renoncer au rabais »

Le PDG de TotalEnergie a été auditionné hier par la commission des finances de l'Assemblée nationale. Il lui a été demandé pourquoi le rabais de 20 centimes n'a pas été appliqué dans les stations ultramarines. « Le gouvernement nous a demandé (d'y) renoncer », a-t-il révélé.
Le dirigeant de TotalEnergie a rappelé que son intention était d'appliquer partout sur le territoire français, hexagonal et d'outre-mer, la même ristourne : « C'était l'engagement, a-t-il affirmé. ll se trouve qu’il y a eu une levée de boucliers des indépendants à La Réunion en raison du fait que c’est un écosystème relativement petit. »
Il explique avoir eu alors un débat à ce sujet avec le ministre délégué en charge de l'outre-mer et le préfet localement. « Le gouvernement nous a demandé de renoncer au rabais, a-t-il alors révélé. Comme tout ça était mis en place en liaison avec le gouvernement, nous ne voulions pas être la cause d’un trouble à l'ordre public. »
Quant à la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe, il explique : « C'est un peu plus compliqué que ça. Dans certaines stations, les plus éloignées de la concurrence, on a réussi à le faire. Encore une fois, ce sont des tout petits marchés où il y avait une forme de… Je dirais les esprits se sont échauffés profondément… Voilà ce que je peux vous dire là, la vérité. »
Alors, c’est exact que si les stations TotalEnergie aux Antilles-Guyane ou à la Réunion avaient été les seules à appliquer les 20 centimes de remise, il y aurait eu distorsion de concurrence. En revanche, le gouvernement aurait pu mettre la pression pour que la SARA aux Antilles et en Guyane, la SMPP à la Réunion, mettent également en place cette ristourne qui aurait ainsi pu s’appliquer dans l’ensemble des stations-service de ces départements. Rappelons que c'est la Préfecture, donc l'État qui fixe tous les mois les prix maximum de vente autorisés des carburants.
Le président Macron admettait lui-même lors du dîner à l’Élysée, le 7 septembre dernier, que lors de son premier quinquennat, il n’était « pas allé assez loin, n’avait pas été assez virulent, agressif face aux monopoles et oligopoles ».

