« Des artisans ont déjà mis la clef sous la porte »

« Des artisans ont déjà mis la clef sous la porte »

A.G.
Roberto Osseux est le président de la Chambre des métiers et de l'artisanat.
Roberto Osseux, président de la Chambre des métiers et de l'artisanat. • PHOTO D'ARCHIVES

L’artisanat est durement touché par la crise sanitaire liée au Covid-19 et le confinement qui en découle. Selon la Chambre des métiers et de l’artisanat de Guyane (CMAG), plus de la moitié des artisans envisagent, si le confinement excède deux mois, la fermeture de leur activité. Le président de la CMAG, Roberto Osseux, s’inquiète.

Peut-on estimer que quasiment toute l’activité artisanale est à l’arrêt ?
Oui, ou presque. Les résultats de notre enquête pour mesurer l’impact du confinement sur l’activité économique des artisans, mise en ligne sur notre site internet depuis le 17 mars, le montrent : le Covid-19 a impacté 100 % des artisans. Beaucoup d’entre eux sont frappés de fermeture administrative, comme les salons de coiffure, d’esthétique. Beaucoup d’autres n’ont plus de clients, plus de commandes, plus d’approvisionnements ; 88 % des entreprises artisanales constatent une baisse de leur clientèle.
Quelles sont les secteurs les plus touchés par cette crise ?
Le secteur des services est le plus touché. Celui de la production aussi, faute d’approvisionnement et de matières premières. L’alimentaire et le BTP sont impactés mais dans une moindre mesure.
La plupart des chantiers sont-ils à l’arrêt ?
La semaine dernière, beaucoup de chantiers du BTP étaient à l’arrêt. Depuis lundi, quelques-uns reprennent. Encore faut-il que tous les ouvriers soient dotés d’équipements de protection : masques, visières, etc. L’annonce du confinement, le 16 mars, a eu un double impact : la fermeture totale de l’activité du BTP et une paralysie du secteur. Durant plus de quinze jours, le secteur ne savait comment appréhender cette situation.
Dès que les socioprofessionnels ont entamé des discussions avec l’Etat, les conditions de la reprise ont pu être envisagées. Pour que le BTP puisse repartir, il a fallu d’abord que les grossistes rouvrent leurs portes et organisent les approvisionnements en fonction des stocks...