Centrale du Larivot : le permis de construire délivré à EDF-PEI annulé
ECONOMIE

Centrale du Larivot : le permis de construire délivré à EDF-PEI annulé

Gaëtan Tringham (g.tringham@agmedias.fr)

 Le 28 avril dernier, le tribunal administratif de la Guyane avait annulé l’autorisation environnementale délivrée à la société EDF-PEI pour l’exploitation de la centrale électrique du Larivot. Aujourd'hui, le TA annule le permis de construire en raison de la loi littoral.

Nouveau coup dur pour les soutiens du projet de la centrale du Larivot.

Afin de remplacer la centrale de Dégrad-des-Cannes, qui doit être mise à l'arrêt au plus tard le 31 décembre 2023, le préfet de la Guyane avait délivré à EDF-PEI un permis de construire la centrale électrique du Larivot le 22 octobre 2020.

Les associations France Nature Environnement et Guyane Nature Environnement s'engageaient par la suite dans une longue lutte juridique face au projet.

Le 28 avril, à la suite de leur recours, le tribunal administratif de la Guyane avait déjà annulé l’autorisation environnementale délivrée à la société EDF-PEI pour l’exploitation de la centrale électrique du Larivot. Une décision à laquelle s'étaient immédiatement opposés la CTG puis les ministères des Outre-mer et de la Transition écologique.

"Un site caractéristique du patrimoine naturel du littoral de la Guyane"
Ce 18 juillet, le tribunal administratif a mis en avant la loi littoral pour annuler le permis de construire de la centrale. Au contraire de ce que met en avant deux arrêtés de la préfecture, il considère que la commune de Matoury doit toujours être regardée comme une commune du littoral (et être ainsi soumise au du code de l’urbanisme encadrant les constructions dans ces communes).

À ce titre, le tribunal administratif a affirmé que le terrain du Larivot "constituait un site caractéristique du patrimoine naturel du littoral de la Guyane, abritant un milieu nécessaire au maintien des équilibres biologiques".

Par suite, le tribunal a considéré que le permis de construire méconnaissait les dispositions du code de l’urbanisme interdisant les constructions autres que les « aménagements légers » dans les « sites ou paysages remarquables ou caractéristiques du patrimoine naturel et culturel du littoral, nécessaires au maintien des équilibres biologiques ou présentant un intérêt écologique ».

Le tribunal administratif a également relevé que l’étude d’impact environnemental, réalisée par EDF-PEI et mise à disposition du public pendant l’enquête publique, était « entachée d’insuffisances substantielles s’agissant de la comparaison entre les incidences sur l’environnement des différents emplacements alternatifs au Larivot envisagés par le maître d’ouvrage pour l’emplacement de la centrale. »

En conséquence de ces deux irrégularités, le tribunal administratif a annulé le permis de construire délivré à EDF-PEI pour la construction d’une centrale électrique sur le terrain du Larivot.

EDF-PEI fera appel 
En revanche, le tribunal a rejeté les autres requêtes dirigées contre les arrêtés préfectoraux concernant la canalisation de transport de combustible devant relier le port de Dégrad-des-Cannes à la centrale thermique du Larivot d’EDF-PEI.

Contactée ce jour, Gaelle Paygambar directrice du projet de la Centrale du Larivot nous a confirmé l'intention de EDF-PEI de faire appel de cette décision auprès de la cour administrative d'appel de Bordeaux. De son côté, l'association Guyane Nature Environnement cri une "nouvelle victoire pour l'environnement" et remarque notamment que "l'illégalité du projet a été confirmée une fois de plus".

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