Irresponsabilité pénale déclarée pour un mineur interpellé sur le chantier de la Ceog
Faits-Divers

Irresponsabilité pénale déclarée pour un mineur interpellé sur le chantier de la Ceog

Gaëtan TRINGHAM (g.tringham@agmedias.fr)
Résistance à la CEOG
Une barricade en feu installée à l'entrée du chantier de la CEOG, jeudi 17 août 2023. • SZ

Vendredi dernier, un adolescent de 17 ans du village Prospérité a été interpellé sur le chantier de la Centrale électrique de l'Ouest guyanais (Ceog). Sa garde à vue a été prolongée puis levée car un psychiatre a déclaré son irresponsabilité pénale. 

La mobilisation contre le projet contesté de la Centrale électrique de l'Ouest guyanais (Ceog) se poursuit alors que le chantier a repris le 16 août dernier. 

Vendredi 22 septembre, la résistance du village Kali'na de Prospérité s'est à nouveau formée. 

 

C'est au cours de cette mobilisation qu'un autochtone de 17 ans s'est fait interpeller par la gendarmerie. Celui-ci est alors placé en garde à vue en début d'après-midi. Le mineur est suspecté de violences envers les forces de l'ordre et d'avoir participé à la destruction d'une pelleteuse avec un cocktail molotov.

Garde à vue prolongée, puis levée

Son état de santé ne facilite pas le bon déroulement de la garde à vue. En effet, d'après trois sources proches du dossier, le jeune suit un traitement médical qui ne peut pas être assuré au poste de gendarmerie. Le vendredi soir, il dort tout de même en garde à vue (GAV).

Le lendemain, après une nouvelle audition infructueuse, la GAV est prolongée de 24 heures par le parquet. Le samedi après-midi, le mineur voit finalement un psychiatre. Celui-ci déclare son irresponsabilité pénale et décide qu'il n'est pas en état de continuer la GAV. Le mineur sort de la gendarmerie vers 17 heures. 

Plusieurs interpellations par le passé

Aucune poursuite n'est engagée à son encontre. Six organisations, parmi lesquelles on retrouve Maïouri nature Guyane et Jeunesse autochtone de Guyane, ont ensuite signé un communiqué commun disant condamner "avec la plus grande fermeté ces agissements à l'encontre d'un mineur autochtone."

Contactée, la compagnie de gendarmerie de Saint-Laurent du Maroni n'a pas souhaité donner de précisions. Le Parquet de Cayenne n'a pas répondu à notre sollicitation.

Pour rappel, ce n'est pas la première fois que des manifestants sont interpellés pour leur forte opposition au chantier. Le 24 octobre 2022, le chef coutumier du village, le Yopoto Roland Sjabere, avait été placé en garde à vue aux côtés de trois autres habitants. Cinq nouvelles personnes avaient été interpellées lors d'un regain de tension en mars dernier.