En Martinique, la culture du rodéo urbain comme exutoire

À Fort-de-France, le cabrage, sorte de rodéo urbain, se transmet de génération en génération et rassemble des jeunes à la recherche d'adrénaline et de moments de convivialité. Le New York Times les a rencontrés. Courrier International a traduit l'article.
Par une chaude soirée d'octobre 2021, Enzo Crispin enfourche sa moto bleu cobalt et s'enfonce dans la nuit. Ils sont des centaines à se joindre à lui, formant un convoi motorisé dont le bourdonnement résonne au-dessus de Fort-de-France, capitale de la Martinique. Filant à toute vitesse, certains font des roues arrière, se hissent debout sur leur siège ou frôlent le sol de leurs mains.
Complètement grisant. Et potentiellement illégal, du moins sur la voie publique.
Le “cabrage”, une sorte de rodéo urbain
C'est ce qu'on appelle ici le “cabrage”, une sorte de rodéo urbain.
Ces sorties sont ce que les locaux appellent des “barodes”. Elles sont interdites en Martinique : tout participant s'expose à une peine d'un an de prison et à une amende de 15 000 euros. Mais cela n'a pas empêché le développement d'une solide culture du deux-roues – les motos, scooters et autres sont plébiscités sur cette île où les transports publics sont limités.
"C'est un sentiment de liberté"
La plupart de ces acrobates motorisés...