Grève à Camopi : les enseignants tirent la sonnette d'alarme
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Grève à Camopi : les enseignants tirent la sonnette d'alarme

Jade LETARD-METHON, j.letard-methon@agmedias.fr

Le torchon brûle entre les enseignants du collège Paul-Suitman de Camopi et le Rectorat. Suite à des revendications et des demandes de rencontre qui n’auraient pas été prises en compte, une grève a débuté depuis ce jeudi matin.

 La coupe est pleine. A tel point que depuis ce jeudi matin, les enseignants du collège de Camopi, Paul-Suitman, ont entamé un mouvement de grève. Les enseignants estiment que leur patience a été mise à rude épreuve ces derniers mois. Le personnel mobilisé fait entendre sa voix au sujet de plusieurs revendications qu’il juge urgente et pour lesquelles il aurait alerté le Rectorat de la Guyane, à plusieurs reprises, sans que cela ne soit jamais pris en compte.

Tout d’abord, un cas de détournement de mineur présumé aurait cours dans l’établissement sans que rien ne soit fait, selon le personnel en grève, pour écarter le membre de la communauté pointé du doigt. Ce dernier aurait été absent pendant une à deux semaines après un courrier des syndicats adressé au Rectorat de la Guyane mais il aurait repris ses fonctions sans explication ni sanction aucune.

De plus, le corps enseignant se plaint d’un climat délétère au sein de l’établissement notamment à cause d’un manque de communication avec la principale du collège.

Ensuite, les grincements de dents portent sur des potentielles suppressions de postes. En effet, toujours selon la membre du bureau du STEG-UTG, les dotations horaires globales devraient passer de 249 heures à 184 heures : cela aurait pour conséquence la fermeture de deux classes.

Enfin, le personnel éducatif réclame "de toute urgence" la venue d’un pédopsychiatre pour épauler les élèves du collège qui seraient très affectés à cause des récentes vagues de suicide à Camopi et à Trois-Sauts.

Les grévistes se disent "dépités par le manque de réactivité" présumé du rectorat : ils attendaient encore une réaction au moment du dépôt du préavis de grève. En vain.
Le CEN perturbé 

Ce matin, en parallèle, se déroulait le Comité de l’Education Nationale à l’hôtel de la Collectivité Territoriale de Guyane. Les membres de plusieurs syndicats d’enseignants locaux ont fait irruption lors de cette instance pour demander à être reçus concernant la situation à Camopi. De plus, les protestants ont également voulu dénoncer le climat dégradé dans certains établissements de l’Ouest guyanais.

Contacté par soins, nous restons sans réponse du Rectorat de la Guyane à l’heure où nous écrivons ces lignes.