Blocages en série : le fossé se creuse
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Blocages en série : le fossé se creuse

Samuel REFFE / Photos : G.T
Les deux usines de la Société anonyme de la raffinerie des Antilles en Guyane ont été débloquées simultanément au milieu de la nuit de mercredi à jeudi par les forces de l’ordre. Les ravitaillements en carburant de l’ensemble des stations-service du territoire ont repris dans la foulée.
Les deux usines de la Société anonyme de la raffinerie des Antilles en Guyane ont été débloquées simultanément au milieu de la nuit de mercredi à jeudi par les forces de l’ordre. Les ravitaillements en carburant de l’ensemble des stations-service du territoire ont repris dans la foulée. • GAËTAN TRINGHAM

Les débats ne sont pas clos, mais le territoire a connu la semaine dernière un mouvement de protestation qui annihile davantage une partie du monde économique, sur fond d’opposition au pass sanitaire et après une récente décision de justice décriée par la majorité politique du territoire et les syndicats. Décryptage.

 L’audience du jeudi 14 octobre dernier avait tout d’un symbole, troublant pour les uns, légitime pour les autres. Un an après une manifestation du Mayouri Santé, agrégation de collectifs, d’associations et de syndicats qui militaient pour une gestion plus « adéquate de la crise sanitaire » selon les dires des organisateurs de l’époque, le tribunal correctionnel de Cayenne a condamné quatre militants syndicaux, dont deux figures importantes des mouvements de protestation de 2017, à des peines de prison ferme. Si les faits reprochés à Gilles Beaudi, un des représentants du bureau syndical de l’UTG, ont été requalifiés en « complicité de dégradation et détérioration d’un bien appartenant à autrui », Richard Cimonard, syndiqué et ancien membre des 500 frères, Stéphane Palmot, président de l’association dissoute depuis et Alexander Marcheney, militant non encarté, ont été reconnus coupables de ces mêmes faits.

Une peine qui fait suite à l’incendie de palettes et de pneus devant la préfecture le 21 juillet 2020, au cours de cette même manifestation du Mayouri Santé. Le préfet de Guyane Thierry Queffelec avait envoyé en septembre 2021 une lettre au tribunal correctionnel de Cayenne, annonçant que l’État se constituait partie civile dans cette affaire, et ce bien après la convocation au tribunal correctionnel des quatre militants poursuivis. Les services préfectoraux ayant estimé le montant des dégâts imputables à ce départ d’incendie à plus de 133 000€.