Dengue : à Kourou, on passe au labo sans ordo

À Kourou et jusqu’au 30 juin, il n’est plus nécessaire d’avoir une ordonnance de son médecin pour effectuer un test de dengue PCR et/ou sérologique dans les deux laboratoires privés.
C’est une première ! Depuis hier et jusqu’au 30 juin, il n’est plus nécessaire d’avoir une prescription de son médecin pour effectuer un test PCR et/ou sérologique contre la dengue, dans les laboratoires privés de Kourou chez Biosoleil et Eurofins (ex-Carage).
En pratique, la personne qui veut être testée contre la dengue se présente au laboratoire, s'enregistre à l’accueil. Elle répond à un questionnaire sur ses symptômes, ses voyages récents et les contacts qu’elle a pu avoir avec le virus.
Dans les prochains jours, des bénévoles recrutés par la mairie aideront la personne à le remplir. Suit la prise de sang puis le résultat, communiqué en général dans les quarante-huit heures par le laboratoire. Ces mêmes résultats sont transmis à Santé publique France pour le suivi de la situation épidémiologique.
Tout le monde peut se présenter au laboratoire, sans qu’il soit nécessaire d’être affilié à la Sécurité sociale ou d’avoir sa carte Vitale. Les tests seront pris en charge par la Sécurité sociale.
« En ne passant plus chez le médecin, nous espérons que les habitants n’hésiteront pas à se faire tester en cas de symptômes ou si un proche est malade. Nous espérons ainsi détecter plus rapidement les cas et donc avoir une meilleure visibilité sur la circulation du virus. Nous pourrons ainsi réagir plus rapidement, en lançant les mesures de lutte anti-vectorielle », explique Mathilde Hangard, ingénieure d’études sanitaires à l’ARS. Dans le même temps, un plateau d’appel est mis en place à l’ARS pour appeler les personnes positives.
« Cela permettra de leur redonner leur résultat, de leur suggérer de consulter leur médecin traitant, de surveiller les symptômes et de proposer des mesures de protection individuelle comme dormir sous moustiquaire et utiliser des répulsifs », poursuit-elle.
Hier matin, avec Marion Guyot, épidémiologiste à Santé publique France, elle est passée dans les cabinets de médecine de ville et dans les pharmacies d’officine pour expliquer le dispositif aux professionnels de santé et disposer des affiches.
« Nous reprenons un dispositif qui a fonctionné pendant une épidémie majeure, le Covid. Nous aurons ainsi une vision en temps réel de la dengue, sans que les gens se demandent s’ils vont se faire tester ou pas. C’est une maladie vectorielle. Il est donc important de circonscrire rapidement les foyers épidémiques. Jamais nous n’avions fait ça », se réjouit le Marc Lédy, codirecteur des laboratoires Biosoleil.
"Pour avoir une chance d’empêcher une nouvelle épidémie de démarrer, il est également indispensable, sur l’ensemble du territoire, de faire faire un prélèvement dès qu’une personne présente des symptômes de dengue et que les laboratoires signalent sans délai les cas positifs à l’ARS", insiste l'agence régionale de santé.