Maripasoula prend le Parc à contre-pied

Maripasoula prend le Parc à contre-pied

A. S.-M.
Tobie Balla justifie sa décision en partie par les nombreuses incidences de la charte du Pag sur la politique locale. (photo d'archives)
Tobie Balla justifie sa décision en partie par les nombreuses incidences de la charte du Pag sur la politique locale. (photo d'archives)

La commune du Maroni veut laisser passer les municipales avant de se prononcer sur la charte du Parc national.

Le 18 décembre 2013, le conseil municipal de Maripasoula votait une délibération inattendue. Les élus décidaient de repousser la date du vote sur l'adhésion ou non à la charte du Parc amazonien de Guyane (Pag) après les élections municipales. Cela amène à un vote qui se tiendra au moins un mois après la date butoir fixée au 4 mars! « Nous allons demander une dérogation à l'État » , explique le directeur général des services (DGS) de la commune, Richard Joigny. La demande sera transmise à la préfecture qui pourra statuer ou en référer au ministère. Mais pourquoi une telle décision ? Le procès-verbal de la réunion précise que ce jour-là, le conseil municipal se réunissait « sans condition de quorum » . Seuls 10 élus sur 27 étaient donc présents ce 18 décembre, dont le maire Tobie Balla.
BALLA LE SAGE
Dans son rapport présenté avant le vote, Tobie Balla explique son choix par « l'importance de la décision, l'instabilité politique du conseil municipal et la date buttoir du 4 mars en pleine période électorale » . Le maire argumente aussi en détaillant les nombreuses incidences de la charte, si elle est votée, dans la vie de la commune. Il cite notamment « les politiques publiques » , « l'utilisation durable des ressources naturelles » ou encore le développement de l'économie locale et la lutte contre l'orpaillage illégal » . Apparemment, il y aurait « un grand débat au sein du conseil municipal » ainsi que dans la population. Face à cette situation, le maire aurait voulu jouer la carte de « la sagesse » selon son DGS : « C'est la décision. On entend beaucoup de discussions sur le sujet, cela a alerté le maire qui a préféré laisser passer la période électorale pour qu'elle soit prise dans la sérénité. »
ET LES AUTRES ?
Cette décision est saluée par le collectif Non à la charte, qui milite pour la non-adhésion des communes concernées. Pour son porte-parole, Gérard Clerveaux, « ces élus Guyanais font preuve de responsabilité et de sérieux en permettant à la prochaine équipe municipale d'exercer sa pleine légitimité sur ce contrat » . Il invite les municipalités de Camopi, Saint-Elie et Saül à en faire de même. La première est d'un avis plutôt partagé, la deuxième devrait se prononcer pour, la troisième est résolument contre. Pour l'heure, seule Papaïchton s'est prononcée, avec un vote positif.

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