Le congrès des élus reporté
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Le congrès des élus reporté

Gérôme GUITTEAU ; g.guitteau@agmedias.fr
Réveil amérindien en 2017
Les autorités des six nations amérindiennes et non le grand conseil coutumier n'ont pas voulu validé l'avant-projet du document d'orientations qui doit être voté par le congrès des élus. Depuis 1984, et le rassemblement d'Awala-Yalimapo puis en 2017, le réveil politique des nations amérindiennes est devenue un élément important de la politique guyanaise plus en terme de symbole politique post-colonial et/ou décolonial qu'en terme de scrutin électoral. • GG

Lors de ce qui devait être la dernière réunion du Copil, ce mercredi soir, la décision a été prise à la toute fin de la journée du report du congrès des élus, prévu initialement le 15 avril.

Près de la fin de ce long travail démarré en 2017 pour certains, en 1997 pour d'autres ou en 1958 pour d'autres encore, les composantes du comité de pilotage pour l'évolution statutaire ont décidé de se donner plus de temps afin notamment d'inclure à leurs travaux les composantes amérindiennes et bushinengué.

"Il faut s'adresser directement aux personnes, leur expliciter le projet et entraîner leur adhésion, au lieu d'attendre le congrés et de découvrir des désaccords. Nous n'avons pas été suffisamment réactifs mais j'espère que c'est reculer pour mieux sauter", remarque Fabien Canavy, secrétaire général du Mouvement de décolonisation et d'émancipation sociale, au micro de Radio Peyi.

Le parti socialiste guyanais aurait préféré maintenir la date du 15 avril. il faut dire que le calendrier pour conclure le processus d'évolution statutaire est serré puisque la réunion du Parlement pour changer la Constitution est projeté mi-2024 et la consultation populaire de cette évolution en Guyane, en fin 2024.

Pour l'instant, les yopotos ont demandé du temps afin de donner leur réponse quant à la validation ou pas de l'avant-projet du document d'orientations. Les capitaines bushinengué ont promis, samedi dernier, de rendre leurs avis avant le 15 avril.

La question des districts, celle du pouvoir décisionnaire ou consultatif à donner au Sénat coutumier sont encore des points d'achoppement.

Dans une entrevue à lire dès vendredi dans France-Guyane l'hebdo, Eline Grand-Emile, attaché parlementaire et membre du MDES et du Copil abonde dans le sens des chefferies coutumières : "Je refuse qu’on continue dans l’assimilation. il ne faut pas répéter les erreurs des autres. Cela serait finalement une deuxième colonisation. [...] [Les autorités coutumières] auront un pouvoir décisonnaire."

La future date du congrés des élus n'est pas encore connue. Elle devrait se situer entre la fin avril et début mai.