Jean-François Carenco, ministre délégué en charge des Outre-mer: « Pour le chlordécone, la vraie réponse c'est la réparation par l'action »
Interview

Jean-François Carenco, ministre délégué en charge des Outre-mer: « Pour le chlordécone, la vraie réponse c'est la réparation par l'action »

Propos recueillis par Cyril Boutier
Jean-Francois Carenco, ministre délégué aux Outre-mer : « Le volet recherche représente 30% du budget mobilisé sur le dossier chlordécone pour 2021-2027 ».
Jean-Francois Carenco, ministre délégué aux Outre-mer : « Le volet recherche représente 30% du budget mobilisé sur le dossier chlordécone pour 2021-2027 ». • PHOTO AFP

Le ministre est en visite en Martinique ce mardi et en Guadeloupe mercredi. Au menu, essentiellement des rencontres autour de la problématique chlordécone, notamment avec les élus. Il détaille en avant-première pour France-Antilles de nouvelles mesures face au risque chlordécone.

Quelles sont les avancées concrètes autour de la question du chlordécone sur les deux années écoulées ? 

Le chlordécone est un sujet qui touche directement ou indirectement tous les Guadeloupéens et Martiniquais. J'ai pu en prendre toute la mesure lors de mes nombreux échanges avec les élus des Antilles, et à chaque fois que je me suis rendu sur place en début d'année. J'ai pu voir à quel point ce dossier suscite à la fois des attentes légitimes et de vives émotions de la part des citoyens.  C'est pourquoi nous devions aller encore au-delà des actions fortes déjà engagées sous l'impulsion du président de la République qui, le premier, en 2018, a reconnu la part de responsabilité de l'État. Je rappelle que depuis cette date, un arsenal de mesures a été mis en place pour traiter les conséquences de cette pollution. L'État mobilise des moyens importants : comme vous le savez, aujourd'hui, les analyses de chlordécone dans le sang sont gratuites et chaque personne dispose d'un accompagnement adapté, tout comme les analyses de sols pour les agriculteurs et les particuliers. À cela s'ajoute l'aide financière aux pêcheurs impactés par cette pollution, sans oublier le fonds d'indemnisation des victimes de pesticides en place, et dont l'accès est désormais facilité par la reconnaissance du cancer de la prostate comme maladie professionnelle. Depuis 2018, nous avons aussi engagé de nombreux travaux de recherche et récemment, un appel à projets qui a permis de sélectionner six projets sur la dépollution des sols ou la santé des femmes, avec une enveloppe de 5,5 millions d'euros, en partenariat avec la région Guadeloupe et la Collectivité territoriale de Martinique.
 

Le rapport de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques remis début mars critique les plans précédents et reconnaît le plan Chlordécone...