Stupéfiants : un contrôle avant embarquement fait un strike
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FAITS DIVERS

Stupéfiants : un contrôle avant embarquement fait un strike

Gaetan TRINGHAM (g.tringham@agmedias.fr)
Lors du grand controle avant embarquement ce 24 mai
Lors du grand controle avant embarquement ce 24 mai • POLICE NATIONALE DE LA GUYANE

Le 24 mai, un contrôle anti-stupéfiants avant l'embarquement d'un vol Air France a fait mouche. Sur 283 passagers prévus, seuls 233 ont pu embarquer.

 Le vol a été "choisi complétement au hasard", explique Yves Le Clair, procureur de la République. Son objectif intial, mesurer l'ampleur de la problématique posée par les mules sur le territoire guyanais. C'est chose faite.

Le 24 mai 2022, une trentaine de policiers de la Direction territoriale de la police nationale de Guyane ont procédé au contrôle systématique de tous les passagers et bagages avant l’embarquement sur un vol Air France à destination de Paris, sur la base d’une réquisition judiciaire. La compagnie aérienne avait préalablement informé tous les voyageurs par SMS. Juridiquement, prévenir les passagers n'était pas une obligation mais "cela fait partie des bonnes relations que l’on entretient avec Air France. Mon objectif, ce n’est pas que les gens honnêtes arrivent en retard. On a envoyé un message la veille pour informer de venir une heure plus tôt afin que l'on puisse filtrer l’entrée", précise le Procureur de la République récemment arrivé en poste.

Premier écrémage : 28 passagers prévus ne se sont pas du tout présentés à l'enregistrement. 

Puis le SMS n'a pas servi pour tous. Le bilan de l’opération fait état notamment d’un placement en garde à vue de 5 personnes pour trafic de stupéfiants et faux documents. Environ 1 kg de cocaine ont été retrouvé chez chacune de ces personnes. 15 personnes supplémentaires ont fait l’objet d’un arrêté préfectoral prescrivant une interdiction temporaire d’embarquer à bord d’un aéronef.

Pour ces 15 personnes, aucun flagrant délit  mais "ce sont des gens qui avaient un comportement et qui apportaient des réponses qui laissent penser que ce sont des mules. Ils ne savent même pas où ils vont en France. C’est tout un tas de critères qui font que l’autorité administrative peut prendre un arrêté puisque ces gens ne correspondent pas à des voyageurs normaux."

"Il aurait fallu faire des tests urinaires sur tout le monde et je me serais retrouvé ensuite avec un nombre de gardes à vue trop importantes considérant l'activité du reste de la journée", poursuit Yves Le Clair.

Avant de conclure : "Je commence à avoir une idée beaucoup plus précise de l’ampleur du problème auquel on est confronté. C’est tous les jours et dans des proportions que l’on a du mal à imaginer en hexagone."

En tout, sur 283 passagers prévus, seuls 233 ont pu embarquer...

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