Le jeu de massacre continue sur les routes de Guyane

Depuis plusieurs semaines, les accidents mortels s'enchainent à un rythme effréné sur les routes nationales et départementales.
Il roule en regardant l'écran de son GPS, sur son tableau de bord. De temps en temps, les yeux se lèvent sur la route et aussi sur le compteur. La voiture file à plus de 140 km/h sur la RN2 en direction de Saint-Georges.
« Waze, c'est génial. Il te montre les virages en avance. Tu anticipes et comme ça tu roules tranquille », décrit un ami.
À cette vitesse, les virages de la RN2 tant redoutés sont avalés en 1 h 45. Cette application israélienne, célèbre en France pour annoncer les radars mobiles, a trouvé une autre utilisation en Guyane. Aller vite constitue un leitmotiv pour certains malgré les gravillons dans les virages, les bosses, les trous, le bitume qui s'amincit. Il y a comme un sentiment d'invincibilité... Ne soyez plus étonné lorsqu'on vous dépasse alors que vous êtes déjà à la vitesse maximale autorisée.
24 morts, près de 500 blessés
Mais force est de constater que l'accumulation de ce type de comportement crée des ravages sur les routes de Guyane ces dernières semaines. Depuis le début du mois d'août, huit personnes ont trouvé la mort au volant. Quatre personnes sont décédées à Sinnamary le 28 août, tandis que deux accidents mortels ont eu lieu durant le seul week-end des 2 et 3 septembre. Selon les chiffres de la préfecture, en 2023, il y a eu, pour l'instant, 17 accidents mortels en Guyane au cours desquels 24 personnes ont perdu la vie. Sans oublier les quasi 500 blessés qui gardent parfois des séquelles à vie.
