L'Inrap déménage à Matoury

L'Institut national de recherches archéologiques préventives quitte son local du chemin Saint-Antoine à Cayenne pour un bâtiment flambant neuf sur les hauteurs de Matoury, à côté de la CACL.
Très développé concernant les phases opérationnelles, l'Inrap avait mis un peu de côté le volet transmission du savoir, à cause de sa difficile localisation et des bâtiments vieillots.
Avec leur nouveau site de 422 m2 à 1,2 million d'euros de budget situé dans la fabrique amazonienne, à Matoury, à côté du siège de la communauté d'agglomération du Centre-Littoral (CACL), l'Inrap n'aura plus d'excuses. Un local que l'organisme loue. Le montant du loyer ne nous a pas été révélé.
“Le partage de connaissances est l'une de nos missions et nous souhaitons développer avec l'Education nationale cette transmission. Des archéologues prendront de leur temps pour cela. Nous allons aussi construire des expositions itinérantes comme celle qui existe de manière permanente au centre spatial guyanais. On pense mettre cette exposition itinérante pour la fin de l'année”, assure Daniel Guérin, directeur général de l'Inrap.

Les trouvailles en revanche se partageront entre ce site et la maison des cultures et des mémoires guyanaises à Rémire-Montjoly.
L'exposition à Kourou vaut le détour. Entre occupations à différents âges, différentes civilisations et vestiges spectaculaires. Notamment, l'urne funéraire géante qui côtoie un vase rhénan, provenant d'Allemagne qui montre les échanges entre les premiers marins européens et les nations amérindiennes comme l'écrit l'historien Gérard Colomb dans son ouvrage “Entre 2 mondes: Amérindiens & Européens sur les côtes de Guyane, avant la colonie, 1560-1627”.
Une union paradoxale entre le Cnes (centre national des études spatiales) et l'Inrap qu'a relevé Dominique Garcia, président de l'Inrap : “Nous faisons rêver grâce au passé, le Cnes grâce au futur”.
Si la rapidité et le dynamisme de l'Inrap ne sont plus à démontrer on peut regretter l'absence de chantiers archéologiques à long terme. Celui de Loyola, à Rémire existe grâce à un partenariat avec une université canadienne. “Effectivement, on doit envisager un chantier école qui permettrait de sensibiliser les jeunes à l'archéologie, à susciter des vocations aussi. On doit se rapprocher de l'université et du CNRS”, envisage Dominique Garcia.
L'ouverture des sites scientifiques et de leur savoir recommence à voir le jour. Les Nouragues envisage d'accueillir des scoalries de nouveau dans leur carbet pédagogique, l'Inrap a pris conscience de l'importance de cette mission. Une importance soulignée par Philippe Bouba, vice-président de la CTG, présent lors de l'inauguration : “Benjamin Franklin déclarait qu'il y avait trois choses dures dans le monde : l'acier, le diamant et la connaissance de sois-même. La CTG est là pour vous soutenir afin de maintenir le dynamisme archéologique et la valorisation des recherches.”
Autour des professeurs de se saisir des outils pédagogiques de l'Inrap dont sa fameuse activité poterie, très appréciée des sixièmes.