On avait compris que les débats, menés
depuis jeudi au tribunal de Fort-de-France dans l'affaire des
marchés publics de la communauté de communes de l'ouest guyanais
(CCOG), n'avaient pas fait varier le sentiment du vice-procureur
Jean-Philippe Navarre. Tout le monde s'attendait à ce qu'il réclame
de la prison ferme contre Léon Bertrand et les principaux prévenus.
Beaucoup ont été étonnés, hier matin, quand il a ajouté un mandat
de dépôt contre le maire de Saint-Laurent et son ancien bras droit
Augustin To-Sah Be-Nza.
Il a justifié son choix par le risque de
fuite de l'ex-directeur de la CCOG en République centrafricaine,
dont il détient aussi la nationalité, et par le risque que Léon
Bertrand ne recommence les fraudes dont il l'accuse.
Car Jean-Philippe Navarre a maintenu ses
accusations. Pour lui, le « système Bertrand » , « c'est un racket
organisé des entrepreneurs. Il n'y a pas de menaces, pas de voies
de fait, mais une obligation de payer les sommes qu'ils réclament à
ses collecteurs de fonds : Augustin To-Sah Be-Nza, Richard
Cheung-A-Long et Guy Le Navennec. »
Il...