Ce passionné de danse, membre de l’équipe de France de breaking, a intégré et se prépare à l’INSEP, le temple de la fabrique des grands champions tricolore, en vue des jeux olympiques de paris 2024. Il fait partie de la première promotion des danseurs de l’institut du sport parisien, situé au Bois de Vincennes dans le douzième arrondissement. Désormais, depuis décembre 2020, le breakdance est une des nouvelles disciplines olympiques qui a fait son apparition aux jeux. Sa vie est rythmée par sa passion.
Dans le milieu du breaking, de par ses résultats, il est rentré dans l’histoire de ce sport. Il est véritablement habité par sa Guyane natale, la carte du pays est bien en vue autour de son cou. Sa vocation être le premier guyanais et premier français médaillé d’or aux jeux olympiques de Paris dans sa spécialité. Il a quitté son travail à Perpignan pour se consacrer entièrement à son sport. Actuellement, il est le numéro un français dans sa discipline de breaker.
Vous venez de recevoir le brique de l’INSEP. Comment vivez-vous ces instants ?
Pour moi, c’est une fierté, une reconnaissance, un honneur. Je suis le premier breaker qui fait une médaille pour la fédération breaking. Ce soir, je suis content. Cela fait des années que je travaille. C’est beaucoup de sacrifices. Je mets un point d’honneur aux sportifs des DOM-TOM.
Vous êtes présent avec des grands noms du sport français, des grands champions pour cette soirée des champions ce soir. Quel est votre état d’esprit ?
Etre là ce soir avec tous ces champions, eux qui représentent la France et leurs valeurs est une reconnaissance pour notre travail. D’être avec ceux qui ont fait des médailles tout ça me motive. C’est une grosse opportunité.
Je suis déjà rentré dans l’histoire. Mais, j’espère rentrer un peu plus au moment du JO qui reste mon objectif principal. Dans ma discipline qui a un rapport avec la dance, la musique. Il faut être athlète et artiste à la fois. C’est une danse à part entière. Dans le breakdance, on s’inspire un peu de tout, de la capera, de la gymnastique et d’autres technique de danses. Il faut surtout avoir le coté athlétique pour montrer la finesse dans les mouvements qui restent très compliquer et en même temps sont exécutés assez facilement.
Qu’est-ce qui vous a amené à ce sport ?
Je suis tombé dedans, il y a 20 ans, vraiment par pur hasard. A la base je faisais du football où je m’épanouissais avec mon équipe. Mais une fois que j’étais tombé dans le breakdance. J’ai trouvé plus de plaisir, même pendant les périodes d’entrainements. Je trouve qu’il y a tellement des mouvements à créer, des musiques à apprendre, des petits gestes à découvrir… à chaque fois que je m’entrainais, je découvrais des nouvelles choses. Avec mes capacités physiques, j’étais assez à l’aise et c’était facile. J’ai pris plaisir et au fur et à mesure, j’ai continué, encore et encore. J’ai débuté en 2003 et en 2022 ça commençait à payer avec des médailles. Nous sommes en 2023, je ne pensais pas que j’aurais quitté mon pays et être en métropole pour faire ce sport. J’ai tout arrêté, mettre ma vie de côté pour me consacrer totalement à la dance. Maintenant, je pense aux jeux olympique de paris en 2024.
Depuis votre départ de la Guyane. Comment s’est passé votre adaptation en France ?
En 2008, j’ai quitté la Guyane. En arrivant, m’adapter au climat a été difficile. C’était ma première bataille, la météo. Mois après mois, je suis adaptée à la vie parisienne avec des amis que j’ai ici. J’ai laissé toute ma famille en Guyane et ça, ce n’est pas facile tous les jours. Il fallait que je trouve un travail, retrouver une vie sociale, créer des habitudes, prendre des repères. J’étais rentré dans le cadre, métro, boulot, dodo. Moi, je ne voulais pas de ce rythme de vie. J’ai toujours voulu garder la dance comme une priorité. J’ai trouvé un travail qui me laissait du temps pour aller m’entrainer et de partir en Battle (confrontation de dance dans la culture hip pop).
Inconsciemment, j’étais en train de devenir professionnel dans ma passion. Je me suis structuré au fur et à mesure. Aujourd’hui, après beaucoup de sacrifices, c’est devenu plus facile, beaucoup plus simple et officiel. C’est mieux structuré avec des clubs, des fédérations, des sponsors. Mais, il faut toujours travailler durement.
Quel sera votre suite après le titre de champion d’Europe de breaking gagné à Manchester ?
Le médaille d’or au championnat d’Europe me qualifie directement pour les jeux européens. Le vainqueur des jeux européens gagne directement sa place pour Paris 2024. Je me dis pour moi, c’est possible. Je vais faire le maximum, m’entrainer tous les jours pour rendre tout ce qui est impossible, possible.
Sentez-vous déjà une pression pour aller chercher votre première médaille olympique ?
La pression est déjà là. C’est le JO à la maison. Je vais devoir faire le maximum pour me qualifier et faire le maximum pour garder la médaille d’or à la maison. Je ne me focalise pas dessus. Mais, tous les jours, j’ai un petit rappel quand je vais à l’entrainement. Je m’habitue avec cette pression et je ferais tout mon possible pour que ça ne grandit pas en moi, plus que ça. Le jour J, je ferais tout exploser pour remporter cette médaille d’or.
Quelle importance a pour vous la carte de la Guyane autour de votre cou ?
La chaine et la carte est typique des antillais et des guyanais. Pour moi, c’est un honneur de porter ma chaine. Je suis français. Je suis guyanais. Je suis né en Guyane. J’ai grandi là-bas. J’ai la culture guyanaise en moi. Je mets en avant la Guyane et je la fais partout où je passe et à tous les niveaux. Ce signe est aussi une motivation pour les autres personnes qui peuvent se reconnaitre en moi. Pour les jeunes athlètes qui diront, il y a un guyanais qu’il a fait. Moi, je peux le faire. C’est en tout honneur que je représente la Guyane et je suis fière. Je voudrais transmettre cette motivation à la génération future.