Urgences à Risquetout : les raisons du blocage de la RD5

« Les entreprises agricoles se meurent dans l’indifférence totale. » C’est le cri d’alerte lancé par le collectif de la piste de Risquetout. Depuis 4 heures du matin, ces derniers ont bloqué la Route départementale 5 (RD5) au niveau de l’embranchement de leur piste.

Selon l'éleveuse Rosalie Mocquard, le collectif demande  « la réalisation des travaux d'urgence pour réfection de la piste ; à être intégré au suivi des travaux ; un engagement des responsables à utiliser des remblais de qualité ainsi qu’un engagement à rendre compte des travaux et de l'avancement de ces derniers". »

Ainsi, les usagers évoquent la signature d’une convention pour la réfection de la piste qui traine. Davy Rimane, député, s’est rendu sur place et a contacté les autorités compétentes qui lui auraient assuré que cette signature aurait lieu aujourd’hui. « Mais on nous promet cela depuis juillet », dénonce Rosalie Mocquard qui explique encore que le collectif n’a même pas eu un droit de regard sur cette convention : « On attend de savoir si les fonds vont être débloqués, mais c’est de l’ordre de l'abstrait. On ne sait même pas de quoi il s’agit. »

Et comme les dernières fois, il est encore question des droits fondamentaux des citoyens. Circuler, travailler, se scolariser, se soigner sont des difficultés du quotidien selon les usagers de la piste. À ce sujet, le collectif évoque une anecdote : « C’est la mauvaise expérience qu’a vécu un père de famille avec son nourrisson de 8 mois, le mois dernier. Faute d’accès décent, l’ambulance n’a pas pu aller jusqu’au domicile de l’agriculteur. Il a dû rejoindre à pied et de nuit pour retrouver les équipes de secours. »

Deux escadrons de gendarmerie mobile se sont rendus sur place ce matin. À dix heures, il n’en restait qu’un sur place. Nous apprenons également que des agriculteurs de Javouhey sont mobilisés sur le barrage car « cette action est pour Risquetout, mais aussi pour l’ensemble des pistes agricoles. Il n’est pas possible qu’on ne puisse pas accéder à nos terrains », explique encore Rosalie Mocquard.

À 10 heures, la mairie de Montsinéry-Tonnégrande ne s’était pas encore rendue sur place. En mars dernier, Patrick Labeau, 1er adjoint de la commune, nous indiquait : « Chaque année, nous intervenons à Risquetout-Ouest comme sur les autres pistes situées sur la commune ». Les plans pluriannuels d'investissement servent notamment à déterminer quelles voiries sont prioritaires et quels types de réfections sont nécessaires.

« Tant qu’on n’a pas eu un retour sur nos demandes, on maintient le blocage », prévient enfin le collectif de la piste de Risquetout. Seuls les passages qui relèvent de l’urgence sont autorisés.