Ils ne s'étaient pas donné rendez-vous. Pas
même concertés. Ils se sont pourtant retrouvés hier à l'aube au
rond-point du Centre spatial guyanais, à Kourou, avec un même
objectif : empêcher les véhicules d'accéder au site.
Pour le collectif des Toukans comme pour
les grévistes d'EDF Guyane, cet endroit est hautement stratégique.
« Le Centre spatial fait partie du conseil d'administration du CMCK
(centre médico-chirurgical de Kourou). Or, le Cnes a vendu
l'hôpital à la Croix-Rouge à l'euro symbolique avec les
conséquences que l'on connaît (lire en page 3) » , souligne
José Mariéma, le porte- parole du collectif.
« ON L'OBLIGE À NOUS ENTENDRE »
Du côté d'EDF, on défend aussi ce choix : «
Tous les secteurs d'activité en Guyane se portent mal. Sauf un : le
spatial, explique Micheline Antoinette, la secrétaire adjointe de
l'UTG éclairage. Or, EDF et le CSG ont un patron commun : l'État.
En bloquant l'accès au site, on l'oblige à nous entendre. » Côte à
côte hier, ils défendaient des intérêts divers. Chez EDF, la liste
des revendications est longue, allant de l'emploi (arrêt des
suppressions de postes vacants et embauche d'intérimaires) aux
investissements (avec notamment le doublement de la ligne
Kourou-Saint-Laurent), en passant par l'évolution au sein de
l'entreprise, l'organisation, les conditions de travail, la
formation et la sécurité (réfection de la route de
Petit-Saut).
« ICI, LES GENS ONT PEUR »
Des mesures concrètes très loin des
préoccupations des Toukans, engagés dans deux batailles
d'importance : l'avenir du centre médico-chirurgical de Kourou et
les problèmes d'insécurité dans la ville. « On veut d'une part que
le CMCK...