Les députés appellent à amplifier la mobilisation
REFORME DES RETRAITES

Les députés appellent à amplifier la mobilisation

La rédaction
Jean-Victor Castor et Davy Rimane, les députés de 1ʳᵉ et 2ᵉ circonscription de Guyane
Jean-Victor Castor et Davy Rimane, les députés de 1ʳᵉ et 2ᵉ circonscription de Guyane

Alors que le Sénat a adopté, samedi, la réforme des retraites après dix jours de débats heurtés, les députés guyanais appellent à amplifier la lutte contre le projet de loi.

Ces dernières semaines, les débats à l'Assemblée nationale, puis au Sénat, ont été accompagnés de mouvements de mobilisations contre le projet de réforme des retraites. En Guyane, cette semaine a été marquée par le blocage du port de Dégrad-des-Cannes.

 

Hier soir, le Sénat a adopté la réforme, avec le soutien des représentants guyanais Marie-Laure Phinéra Horth et Georges Patient. Dans un communiqué signé par les deux députés, Jean-Victor Castor et Davy Rimane s'opposent une nouvelle fois au projet et reprouvent la décision des sénateurs. 

Les députés de la 1ʳᵉ et 2ᵉ circonscription de Guyane écrivent :

"La majorité sénatoriale a adopté, dans la nuit du mercredi 8 mars au jeudi 9 mars 2023, l’article 7 du projet de réforme des retraites, qui acte le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Nos sénateurs guyanais, Georges Patient et Marie-Laure Phinéra-Horth, membres du groupe de la majorité présidentielle, ont voté pour ce report.

Nous ne soutenons ni n'approuvons ce vote. Nous le réprouvons.

Face à un texte qui, dans sa globalité, ne prend nullement en compte les réalités quotidiennes des nôtres, nous ne pouvons décemment pas nous désolidariser des populations guyanaises et plus largement ultramarines.

En Guyane et dans nos dits outre-mer, la majorité des populations vit déjà en dessous des seuils de pauvreté, subit des carrières hachées, accumule des « petits boulots » à la pénibilité accrue : en outre-mer, retraite rime déjà avec pauvreté.

C'est pourquoi nous apportons un soutien plein, entier et sans faille à toutes celles et ceux qui se mobilisent, et que nous appelons à amplifier cette lutte, qui nous concerne toutes et tous. Face à un État qui cherche à minimiser le conflit, qui ignore tout bonnement l’impact de cette réforme individualiste et déshumanisante : nous ne nous laisserons pas abattre.

Une réforme qui augmente les durées de cotisation dans des territoires où atteindre le nombre de trimestres requis relève déjà de la gageure ne peut pas être votée dans le calme et la torpeur.

Alors que le régime des retraites est l’une des composantes majeures du contrat social, les véritables mutations dont notre territoire a besoin pour casser le cycle des crises et de la misère sociale n'impliquent certainement pas une réforme des retraites inique, démocratiquement illégitime et sourde au mal-être d'un peuple assigné à des pratiques plus souvent que rarement inéquitables."

La commission mixte paritaire entre en scène

Après le Sénat, c'est désormais au tour de la commission mixte paritaire (CMP) d'entrer en scène. Ce conclave réunira mercredi 7 députés, 7 sénateurs, et autant de suppléants dans une salle à huis clos du Palais Bourbon avec l'objectif de parvenir à un compromis sur les mesures qu'Assemblée et Sénat n'ont pas votées dans les mêmes termes.

Le camp présidentiel et la droite semblent avoir la main sur cette CMP, avec respectivement 5 et 4 titulaires chacun, dont Olivier Marleix, patron des députés LR, favorable à la réforme. Une nouvelle journée de manifestations, la huitième, sera organisée par les syndicats, en parallèle de la réunion.

Dans le meilleur des scénarios pour l'exécutif, si députés et sénateurs parviennent à un accord au sein de cette commission, le texte remanié devra être validé jeudi 16 mars à partir de 9h au Sénat, puis à 15h à l'Assemblée. Ce dernier vote, s'il est positif, vaudra adoption définitive par le Parlement.

 

 

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