Jean-Christophe Sintive : « Les réseaux locaux alimentent la criminalité organisée en Guyane »
Propos recueillis par Gaetan TRINGHAM, g.tringham@agmedias.fr
Le général Jean-Christophe Sintive a pris le commandement de la gendarmerie de Guyane le 1er aout. Après un mois en poste, il dresse un premier bilan de son nouveau poste dans un contexte où les homicides et les gangs armés prennent une place de plus en plus importante sur le territoire.
La situation est grave. Plusieurs homicides
ont été commis cette semaine en Guyane et d’autres faits de
violences aggravées ont pris place. Comment la gendarmerie
appréhende ce phénomène ?
Il y a deux volets principaux. Celui de la réponse judiciaire à apporter à ces phénomènes de délinquance. Cette réponse passe notamment par l’investigation renforcée de la section de recherches sur ces phénomènes qui tournent autour de règlements de compte, homicides, trafics et criminalité organisée. Et je dois quand même dire que dans ces domaines-là, il y a énormément d’interpellations et les investigations aboutissent. Je prends ici l’exemple de l’arrestation du suspect principal dans l’affaire du pasteur Kalloe ce 29 août (Lire nos éditions précécentes).
La deuxième partie, c’est de faire en sorte d’éviter que cela se produise. Pour cela, il faut tenir le terrain. Travailler à la fois sur le renseignement, et multiplier les opérations d’envergure pour interpeller et dissuader. Les gendarmes de Guyane travaillent sur ces aspects. La multiplication des contrôles ces dernières semaines - et ces derniers vont se poursuivre - en est un exemple.
Cela fait un mois que vous êtes en poste :
pouvez-vous dresser un premier état des lieux de la situation de la
délinquance/criminalité en Guyane ?
Après un mois, difficile évidemment de faire un point complet de la situation. J’ai déjà pu faire un point exhaustif de toutes les unités du littoral de Saint-Laurent jusqu’à Saint-Georges, mais il me reste à travailler dans la profondeur et aller plus...
