Les peuples autochtones ont eux aussi des revendications

Les peuples autochtones ont eux aussi des revendications

Rosane FAYET
Un cortège d'une soixantaine de représentants des peuples autochtones a fait une première marche, avant celle réunissant plus de 15 000 personnes à Cayenne, mardi. Ils se sont retrouvés au fort Cépérou, lieu hautement symbolique, représentant la résistance amérindienne (RF)
Un cortège d'une soixantaine de représentants des peuples autochtones a fait une première marche, avant celle réunissant plus de 15 000 personnes à Cayenne, mardi. Ils se sont retrouvés au fort Cépérou, lieu hautement symbolique, représentant la résistance amérindienne (RF)

Le conseil consultatif des populations amérindiennes et bushinengue a également remis son cahier de revendications aux représentants du gouvernement. Dans ce contexte de grogne sociale et d'inédite union guyanaise, les « oubliés de la République » espèrent enfin être entendus.

Ils ont été ovationnés mardi par les quelque 15 000 personnes réunies devant la caserne des pompiers de Cayenne. Un signe de soutien « très réconfortant » pour les autochtones guyanais qui rencontrent cet après-midi les ministres (lire ci-dessus).
Un jour plus tôt, les communautés autochtones ont été « heurtées » par le fait que leurs 20 revendications se retrouvent réduites à deux lignes dans le cahier de revendication final, édité par le collectif Pou Lagwiyann dékolé (lire notre édition de mardi). C'est ce que nous a confié Christophe Pierre, l'un des porte-parole des Amérindiens de l'Ouest. « On a eu le sentiment qu'elles ont été considérées comme mineures, en tout cas pas au même titre que toutes les autres revendications. Mais maintenant que le climat est apaisé, l'erreur est rectifiée. » L'erreur en question proviendrait simplement d'un mauvais adressage mail.
Toujours est-il que si la plupart de ces revendications sont depuis un bout de temps médiatisées, les différentes organisations autochtones les ont rassemblées en 20 points, remis à la préfecture. Les voici.
1 RATIFICATION DE LA CONVENTION N°169 DE L'OIT (Organisation internationale du travail). La plus importante de ces revendications. Celle qui débloquerait de nombreuses autres, aux yeux du CCPAB. Une vieille demande. Mais le prétexte majeur évoqué par la France, qui refuse de signer, se fonde sur le fait que la République est indivisible. Elle ne compte qu'un seul peuple, le peuple Français.
Pourquoi cette ratification est si importante ? « Cette convention relative aux droits des peuples autochtones a été adoptée en 1989 par l'OIT. Elle reconnaît les droits fondamentaux...