Santé sexuelle : 548 personnes testées au VIH à la frontière franco-brésilienne

Santé sexuelle : 548 personnes testées au VIH à la frontière franco-brésilienne

Marie ODRY (m.odry@agmedias.fr)
Au total, aucun cas de VIH n'a été détecté sur les 548 personnes testées. Seul quelques cas de syphilis et de VHC.
Au total, aucun cas de VIH n'a été détecté sur les 548 personnes testées. Seul quelques cas de syphilis et de VHC. • @IDSANTÉ

Du 12 au 22 septembre, une campagne transfrontalière de dépistage du VIH, du VHB et du VHC a été organisée sur l'Oyapock entre Saint-Georges et Oiapoque. Les résultats sont rassurants.

Cette opération fait suite à un constat d' "augmentation inquiétante des dépistages positifs" sur les deux rives.

Sur chaque stand, une offre de dépistage multiple (VIH, hépatite B, hépatite C, syphilis, glycémie capillaire, mesure de la tension) était adaptée selon les quartiers ciblés. Les équipes se sont installées dans des quartiers de Saint-Georges de l’Oyapock, éloignés des soins.

L’objectif était double : Dépister et traiter simultanément les habitants du bassin de l’Oyapock mais aussi obtenir des données objectives de la situation du VIH à la frontière franco-brésilienne.
Cette action a été mise en place par le Centre Hospitalier de Cayenne, l’association brésilienne DPAC Fronteira et les associations françaises D.A.A.C Guyane et IDsanté. Il fallait avoir au minimum quinze ans pour avoir accès à ce service.

Les chiffres
 
Les chiffres des dépistages réalisés. • @IDsanté
 
Au total, neuf cas de syphilis et un cas d'hépatite B ont été recensés. La détection de la syphilis n'a pas pu se faire du côté français.
L’action a reçu un accueil très positif des populations de part et d’autre de la frontière, avec plus de 50 personnes testées par jour en moyenne.”, communique IDsanté.


Une action qui devrait se pérenniser
 
L’absence de tests VIH positifs au cours de cette action ne signifie pas que l'épidémie de VIH à la frontière est contrôlée, mais pourrait témoigner d’une prévalence du VIH en population générale égale à celle de la Guyane (0,9 pour 1000, ARS 2018) ou de l’État de l’Amapa.”, détaille IDsanté.
 
Cette action a permis à 31 % des personnes venues, de se faire dépister pour la première fois au VIH. “ Nous allons renouveler cette action”, affirme Edouarli Forte, coordinatrice de l’association D.A.A.C Guyane.
 
Trois approches complémentaires seront déployées entre 2022 et 2023 pour avancer des deux côtés de la frontière dans la prévention primaire et secondaire du VIH

-Renforcer les actions de dépistage de proximité, hors des centres de soin : évènementiels et actions dans les quartiers
-Développer le dépistage communautaire au sein des associations locales brésiliennes et françaises
-Maintenir une proposition de dépistage VIH lors des consultations au centre de santé de Saint-Georges.
Un projet depuis 2017

Près de 40 professionnels et bénévoles se sont mobilisés au cours de ces 11 jours d’action, avec des renforts associatifs (Entr’Aides Guyane), des infectiologues de Cayenne et l'appui du COREVIH.

Cette action s’inscrit dans le cadre du projet Oyapock Coopération Santé (OCS). Créé en 2017, entre la Guyane Française et l’État brésilien de l'Amapá, OCS vise à stopper l'épidémie de VIH, prévenir les grossesses non planifiées et les violences basées sur le genre.