Olivier Goudet : “Nous exigeons le départ de Clara de Bort, du préfet Queffélec et de Christophe Robert”
Mouvement social

Olivier Goudet : “Nous exigeons le départ de Clara de Bort, du préfet Queffélec et de Christophe Robert”

Propos recueillis par Gérôme Guitteau, g.guitteau@agmedias.fr
Olivier Goudet devant l'ARS
Olivier Goudet avec des membres de l'association Trop'Violans devant l'ARS mercredi 18 janvier 2023. Il s'oppose à la pétition des praticiens du CHC qui demande le maintien en poste du directeur actuel. Par ailleurs, Gabriel Serville a apporté son soutien aux pétitionnaires en demandant à Clara de Bort de prendre les décisions nécessaires afin d'éviter "les remous au CHC qui entraveraient le projet de création d'un CHU".   • GG

L'association Trop'Violans a monté les tentes devant l'Agence régionale de santé dès 5 heures du matin, mercredi. Olivier Goudet, son président est vent debout contre la pétition des praticiens du CHC demandant le maintien en poste du directeur actuel, Christophe Robert.

Pourquoi êtes-vous devant l'Agence Régionale de Santé ce mercredi 18 janvier ?


C'est une mobilisation. Nous n'avons pas entravé l'entrée des locaux. Le personnel a fait le choix de ne pas travailler. Ils sont venus avec trois huissiers pour constater notre mobilisation. Depuis 5 heures du matin, nous sommes là car nous avons entendu que 197 praticiens pétitionnent afin de maintenir le directeur du Centre hospitalier Andrée-Rosemon, Christophe Robert à son poste. De notre côté, nous demandons son départ. Il est néfaste pour l'évolution du Char, notamment contre le personnel en cuisine de cette structure. Le personnel de cet hôpital est en souffrance, à ce titre nous ne comprenons pas leur pétition. Nous voulons aussi lancer un appel à la directrice de l'ARS, Clara de Bort.

 

Quel est le sujet de cette interpellation ?


 Nous avons aussi des ambulanciers non payés depuis neuf mois. Nous dénonçons la dégradation de ces services comme celui des cuisines du Char.

Exigez-vous toujours le départ de Clara de Bort ?


C'est écrit sur nos banderoles. Nous exigeons son départ ainsi que celui du préfet Queffélec et de Christophe Robert. Par ailleurs, il se murmure que le directeur du Chog [centre hospitalier de l'Ouest Guyanais] reprendrait le poste de directeur du CHC. Nous ne pouvons pas étayer ce bruit mais si c'est le cas nous ne sommes pas d'accord au vu des dires du personnel du Chog. Ils sont en grande souffrance là-bas.

Votre mobilisation a-t-elle à voir avec la visite de Monsieur Carenco, ministre délégué aux Outre-mer ? Est-ce un message que vous voulez lui faire passer ?


Je n'ai aucun respect pour cette personne. Il y a une manière de se tenir devant une population. Avec la complicité du président de la Collectivité territoriale, une délégation de gendarme s'est installée (devant la CTG, ndlr). Pour empêcher les Guyanais de venir ? Nous sommes en pleine dérive. Donc le seul message que j'ai pour Carenco, c'est de rentrer chez lui. Il n'est qu'un touriste qui vient se promener et non régler les problèmes du territoire.
Nous voulons décider pour la Guyane, nous ne voulons pas de l'évolution institutionnelle mais un changement statutaire. Nous voulons une autonomie qui nous permette de décider pour nous, pour la Guyane. On marche sur la tête. Aujourd'hui, c'est encore une fois trahir les Guyanais et les accords de Guyane.

 

"C'est un carton rouge pour Jean-Luc Mélenchon"

 

Avez-vous rencontrer Jean-Luc Mélenchon pendant son séjour chez nous ? Yvane Goua, dont vous étiez le remplaçant, avait été soutenue au second tour des législatives par la France Insoumise.


Jean-Luc Mélenchon, pour moi, président de l'association Trop'Violans n'est pas une référence. Il n'est pas un imposteur mais quand il vient pour la pêche, qu'est-ce qui change après son passage ? Rien. Il a demandé aux Guyanais de voter pour lui. Nous l'avons fait et placé Emmanuel Macron en minorité. Et ensuite, que s'est il passé ? Les militants ont été frappés, malmenés mis en prison. Notre frère de Guadeloupe, Bwana [Frédéric Dumesnil] est incarcéré depuis un an avec quelques autres personnes. Jamais nous n'avons entendu Jean-Luc Mélenchon. Nous avons peut-être nos députés qui placent de l'espoir en lui. Pas nous. Nous ne croyons pas en ce monsieur. Il vend du rêve à notre population. Donc je lui demanderai de rester chez lui car la Guyane n'est pas sa maison.

Vous n'avez pas apprécié qu'il s'auto-proclame porte-parole des Outre-mer et plus particulièrement de la Guyane ?


Je ne savais pas qu'il avait tenu de tels propos. Hé bien, qu'il se taise à jamais. Il ne l'est pas. C'est hors de question. Il est porte-parole de la France insoumise, clairement. Il est peut-être le porte-parole de Davy Rimane mais pas celui des Guyanais. C'est à nous de décider de nos porte-parole. C'est un carton rouge pour Jean-Luc Mélenchon.

"Je n'ai jamais donné cet ordre"

En préambule de la commission plénière, de jeudi 19 janvier, Gabriel Serville est revenu sur l'incident qui se serait passé hier en marge de la réunion entre le ministre des Outre-Mer et le Copil pour le changement statutaire. Olivier Goudet aurait été empêché d'entrer dans l'enceinte de la CTG à Suzini. "Je n'ai jamais donné l'ordre d'un tel quadrillage. Je suis le premier à le [le dispositif] regretter", prévient le président de la CTG. En revanche, l'élu reconnaît qu'il n'a pas oublié le "11 novembre" dernier quand il a été "sérieusement houspillé par quelqu'un". Ce quelqu'un était bien Olivier Goudet. La vidéo avait été partagée sur les réseaux sociaux. "Après cette rencontre, j'ai effectivement dit que je n'accepterais plus cette personne tant qu'elle ne se serait pas excusée."

 

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