Davy Rimane fustige la « répression policière » du gouvernement contre des syndicalistes
Politique/Société

Davy Rimane fustige la « répression policière » du gouvernement contre des syndicalistes

Gérôme GUITTEAU ; g.guitteau@agmedias.fr

Les interventions des députés de Guyane à l'Assemblée nationale commencent à faire parler. La dernière date de mardi, elle concerne Davy Rimane et elle a reçu la clappe des députés Nupes.

Mardi 18 octobre, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale, le député Davy Rimane de la Gauche républicaine et démocrate, le groupe des députés communistes, s'est fait remarquer par une intervention menant à une standing ovation des députés de la Nupes.
Il y dénonce : « La répression policière et la criminalisation par la justice des militants grévistes et syndicalistes sont devenues monnaie courante sous la mandature du président Macron. Les gilets jaunes se sont des crânes fracturés, des visages éborgnés, des mains arrachées.

En Outre-mer, emprisonnement et déportation font partie de notre histoire car défier l'Etat avec raison nous est interdit. C'est mon histoire pas la vôtre les gars. Quatre grévistes du RTE se sont retrouvés en garde à vue 96h à la DGSI. Depuis quand applique-t-on des outils anti-terroristes contre des militants ?

Le militantisme et la désobéissance civile ont mené à abattre une monarchie pour établir une démocratie en coupant la tête de leurs souverains. La désobéissance civile a permis aux miens que je me tienne devant vous sans chaîne aux mains et de boulets aux pieds. Monsieur le ministre, quand laisserons-nous la démocratie, le militantisme et le droit de grève s'exprimer sans crainte ? »

 

Les Misères des Lumières ou la République

« Vos propos sont légèrement excessifs et ont sans doute dépassé votre pensée. Nous sommes tous des fils et filles des Lumières et des Républicains. Nous appliquons les lois de la République. La police applique ce que l'autorité judiciaire lui demande d'appliquer. [...] Jeter l'opprobre avec des mots particulièrement malheureux ne rend pas service à la République et crée une confusion malheureuse car j'espère qu'elle n'est pas dans votre esprit pour créer davantage de violences », a rétorqué le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin.

Evoquer les Lumières devant un député qui parle de la lutte contre l'esclavage est plutôt audacieux si on se réfère au livre contesté de l'historien Louis Sala-Molins, « Les misères des Lumières ». « L'auteur y montre que le discours des « Lumières », fondateur et incontournable en ce qui concerne la liberté du citoyen, est solidaire par ses atermoiements et ses tergiversations de la permanence de l'esclavage et de la traite des Noirs, de sa légitimation par la loi et de son acceptation par l'opinion », résume un critique.