Magistrats, greffiers, attachés : combien de nouveaux postes aux Antilles et en Guyane ?

Le Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a annoncé une première répartition des recrutements au sein des 36 cours d'appel de France. Aux Antilles et en Guyane, les nouveaux postes montent à 105 d'ici 2027, dont 47 rien qu'en Guyane.
Le ministère de la Justice tente de mettre le paquet. Elle met, en tout cas, les moyens sur la table. Éric Dupond-Moretti a annoncé, cette semaine, une première répartition des recrutements au sein des 36 cours d'appel de France, prévus par la loi d'orientation et de programmation 2023-2027. 1500 postes de magistrats vont être créés, au moins 1500 greffiers pour la période 2023-2027 et 1100 attachés de Justice sur la période 2023-2025.
Les Antilles et la Guyane sont bien concernées par cette annonce. À commencer par la cour d'appel de Cayenne, en Guyane, qui comprend le tribunal judiciaire de la ville.

Elle verra la création d'au moins 47 postes d'ici 2027 dont 19 magistrats, 18 greffiers et 10 attachés de Justice, qui arriveront également d'ici 2025. Pour l'ensemble des cours d'appel, "les recrutements des attachés de justice continueront après 202, mais le nombre exact sera affiné après évaluation des besoins des juridictions", indique le ministère, dans un communiqué.
Entre 2017 et 2027, la cour d'appel guyanaise aura vu ses effectifs augmenter d'au moins 24 magistrats (soit 56 % d'augmentation) et 22 greffiers (soit 48 % d'augmentation).
58 arrivées aux Antilles
Aux Antilles, moins d'arrivées sont prévues pour la Martinique et la Guadeloupe. La cour d'appel de Fort-de-France, qui comprend le tribunal judiciaire de Fort-de-France, verra, pour sa part, la création d'au moins 32 postes d'ici 2027 dont 13 magistrats, 6 greffiers. 9 attachés de Justice arriveront également d'ici 2025.

Entre 2017 et 2027, la juridiction martiniquaise aura vu ses effectifs augmenter d'au moins 17 magistrats (soit 27 % d'augmentation) et 11 greffiers (soit 15 % d'augmentation).
Enfin, en Guadeloupe, la cour d'appel de Basse-Terre, qui comprend les tribunaux judiciaires de Basse-Terre et de Point-à-Pitre, va enregistrer quant à elle la création d'au moins 26 postes d'ici 2027 dont 13 magistrats et 10 greffiers. Neuf attachés de Justice arriveront également d'ici 2025.
Entre 2017 et 2027, la juridiction guadeloupéenne aura vu ses effectifs augmenter d'au moins 16 magistrats (soit 21 % d'augmentation) et 25 greffiers (soit 33 % d'augmentation).

Pour le ministre de la Justice : "Le cap est clair, la loi de programmation va permettre de sanctuariser des moyens historiques pour la Justice, à la hauteur de la mission fondamentale qui est la sienne : assurer la paix civile."
Eric Dupond-Moretti a pour ambition, à travers cette loi de programmation, de "divisier par deux les délais de justice à l'horizon 2027." Adopté en première lecture dans les deux chambres, le texte sera examiné au début de l'automne lors d'une commission mixte paritaire. "Sur les 1 500 postes supplémentaires de magistrats, 10% (soit 150 postes) feront l'objet d'une seconde répartition ultérieure en fonction de différents facteurs, des retours du terrain et des priorités de politique publique", indique le ministère
Une enveloppe budgétaire sans précédent
Le budget alloué est énorme. Il monte en effet à 9,6 milliards d'euros. Le ministère de la Justice a bénéficié en 2023 d'une augmentation de +8 % suivant les deux précédentes hausses de +8% déjà accordées en 2022 et 2021. Depuis 2017, la hausse du budget annuel de la Justice s'élève à +40%.
Au terme de cette nouvelle loi, le budget annuel de la justice atteindra près de 11 milliards d'euros. Soit, en cumulé entre 2022 et 2027, près de 7,5 milliards d'euros supplémentaires.
Selon le ministère, ces moyens "historiques" ont notamment permis d'initier, dès 2017, un plan de recrutement avec notamment "deux vagues inédites" de 1 000 emplois de contractuels dans le cadre de la justice de proximité.