Le président du Suriname demande plus de «flexibilité» au FMI et souhaite un pont avec la Guyane

Chan Santokhi, le président du Suriname va demander plus de «flexibilité» au Fonds monétaire international (FMI), car le pays aura, après les réformes envisagées, une structure économique «saine» mais il a des projets structurels d'envergure à financer comme une zone franche avec la Guyane et un pont.
«Nous avons montré au FMI, au monde entier et à notre propre économie que nous sommes disciplinés avec notre politique rigoureuse. Nous avons réduit le déficit de 19% à moins de 3% (...) Je peux expliquer que nous faisons tout ce que le programme du FMI demande. Mais la question est la suivante: avec le programme du FMI (...) oui nous aurons un contrôle économique sain, mais pas une population saine. Et là, nous avons besoin d'un équilibre», estime le président qui a succédé au long règne du président Bouterse.
«Nous voulons aider les gens à vivre, à avoir un revenu qui leur permette d'acheter ce dont ils ont besoin, et à avoir une qualité de vie qui leur permette d'être heureux (...) parce qu'avec nos mesures, ils ont fait des sacrifices et maintenant que nous avons atteint le stade de la stabilisation et de la croissance, il faut leur rendre (quelque chose). J'ai besoin de la coopération du FMI», a-t-il conclu. Le FMI et le Suriname ont signé en 2021 un plan de 3 ans portant sur 690 millions de dollars et des réformes structurelles dans le pays.
Dans les projets structurels importants de notre voisin : un pont et une zone franche économique avec la Guyane ont été évoqués.
« La France est notre premier voisin. Notre volonté, c’est d’avoir une coopération forte non seulement avec la Guyane voisine mais aussi avec la France et l’Europe », a-t-il assuré à l'AFP, ce mercredi.
« Il y avait des problèmes sur la frontière et le fleuve. Nous avons travaillé dans le calme et le dialogue. On a trouvé un accord. Il y a un petit bout encore au sud mais nous avons des ressources, c’est comme ça qu’on doit vivre entre voisins, entre frères », a affirmé Chan Santokhi.
Le président a évoqué la « construction d’un pont pour unir nos deux territoires. Les discussions se poursuivent. Les Français sont intéressés », a-t-il affirmé.
« Nous voulons attirer les investissements français du côté d’Albina. Avec ces investissements dans les hôtels et les casinos, beaucoup de Français voyagent depuis la Guyane jusqu’à Paramaribo (capitale du Suriname). J’invite les hommes d’affaires français à s’unir avec nos entreprises locales », a conclu le président surinamais.
Pendant ce temps, un accord à 4,7 millions de dollars vient d’être signé hier à Paramaribo, entre la Communauté de communes de l'Ouest guyanais et la société surinamaise NV Havenbeheer, autorité qui gère les installations portuaires pour la mise en service du Malani, nouveau ferry qui devrait doper la circulation entre les deux pays en remplacement de la Gabrielle qui ne peut prendre en ce moment que trois véhicules par traversée au lieu de huit.