Skalian, terreur environnementale sur le Maroni
CHEZ NOS VOISINS

Skalian, terreur environnementale sur le Maroni

Éric GERNEZ, à Paramaribo

Pour qui a connu les eaux limpides du Maroni, l’orpaillage est synonyme de pollution, les skalians, ces barges aurifères, en sont la plus terrible illustration.

Les diverses méthodes d’orpaillage

À terre, les chercheurs les plus artisanaux creusent des galeries étayées qui suivent le filon d’or, c’est la forme la plus artisanale. Des puits et des galeries permettent de creuser la terre et de la remonter à la surface. Là, elle y sera triée et l’or séparé grâce au mercure. Cette méthode est celle qui demande le moins d’investissements, juste beaucoup de travail et de prise de risques.

Une autre méthode terrestre, mais cette fois-ci avec des engins, consiste à décaper la surface de terre qui recouvre une zone identifiée comme aurifère avec des pelles mécaniques. Une fois atteinte, la couche à forte teneur en or sera désagrégée à l’aide de puissantes lances à eau et les boues produites dirigées vers des systèmes de criblage. L’opération se poursuit jusqu’aux fameux ‘tapis’ où sont retenues les plus fines et plus denses particules, dont l’or. C’est à ce moment qu’interviendra le mercure pour séparer l’or du reste.

Sur l’eau, oubliez les minuscules barges des années 80, équipées d’une pompe qui alimentait un tuyau piloté au fond par un plongeur avec narguilé. Celles-ci ne faisaient pas de gros dégâts et sentaient plutôt l’aventure. Apprenez désormais le mot ‘Skalian’. Ce n’est pas le nom d’une tribu viking, pourtant, il devrait faire également...