L'Europe met-elle en péril la forêt guyanaise ?

L'association Maiouri Nature Guyane s'oppose fermement à un amendement en faveur du développement de la filière biomasse sur le territoire. Celui-ci permettrait l'essor des agrocarburants dans le spatial tout en nuisant à la forêt amazonienne. De l'autre côté, les défenseurs du projet dénoncent plutôt des amalgames tandis que les députés guyanais déplorent la communication de leur propre groupe politique.
« Après la COP15, la France veut raser la forêt amazonienne en Guyane pour faire décoller des fusées 'bio'. » C'est avec cette phrase choc que Maiouri Nature Guyane attire l'attention sur un projet que l'association de protection de l'environnement juge « écocidaire. »
Après les arrêts des chantiers de la centrale du Larivot ou encore de la Centrale électrique de l'Ouest-guyanais (CEOG), c'est cette fois la filière biomasse guyanaise qui est visée. Assurer une production d'énergie en quantité suffisante tout en respectant les normes environnementales ne cesse d'être un casse-tête sur le territoire.
Au cœur de la discorde, se trouve un amendement inscrit dans le projet de révision de la directive sur les énergies renouvelables (RED III) par l'Union européenne. Il est accompagné d'un projet de décret du gouvernement dont la consultation publique s'est achevée le 13 janvier dernier. Un cocktail qui permet l'accélération du développement des centrales biomasses en Guyane et d'offrir au secteur spatial de nouveaux agrocarburants... Le tout au détriment de la forêt amazonienne. Pour la juriste de l'association, Marine Calmet, cela crée « un appel d'air sans précédent pour encourager le remplacement de milliers d'hectares de forêts très riches en biodiversité par des plantations intensives d'arbres à vocation énergétique en percevant des aides d'État. »
La dérogation de la discorde
Au départ, il s'agissait d'un simple paragraphe dans un document de près de 100 pages, établissant...