Ce que Boris Carène a réalisé tout au long
de ces dix jours de course est une vraie et belle performance
sportive. Mais cela va au-delà. Bien au-delà. Car depuis dimanche
soir, toute la Guadeloupe affiche un sourire béat grâce à ce jeune
homme de 26 ans. Vingt ans de longue attente se sont effacés d'un
coup.
Lorsque Boris Carène a franchi la ligne
d'arrivée du contre-la-montre dans le mur de Saint-Claude, samedi
soir, il est devenu une icône pour la Guadeloupe. Il n'y avait qu'à
voir ces dizaines de milliers de personnes venues l'aider dans un
chrono qui n'avait d'un coup plus grand-chose d'individuel tant la
foule n'avait d'yeux et de voix que pour lui, samedi. Il n'y avait
qu'à avoir, le lendemain, les Guadeloupéens, vêtus de jaune pour
l'occasion, venus assister au sacre de Carène. Vingt ans après
Molière Gène, la Guadeloupe du cyclisme s'est trouvée une nouvelle
idole. Carène avait manqué l'occasion pour pas grand-chose, ces
dernières années. Cette édition 2011 aura été la bonne.
En 2011, Carène a eu en plus la maturité,
la confiance en lui, la confiance en ses équipiers. Il a aussi
bénéficié de l'intelligence de son manager général, Max Macambou,
qui a su avec son poulain tirer bénéfice des expériences du passé
et dessiner une stratégie implacable. Il a su, encore, rallier à sa
cause le peloton guadeloupéen, aussi prompt à l'aider sur cette
édition qu'il l'était pour le flinguer il y a quelques
années.
Et puis, cette année, Carène avait à ses
côtés, unie pour la cause, une terrible équipe des Gwada Bikers.
Miguel Ubeto s'est mué en capitaine de route exemplaire, prêt à
sacrifier un podium pour aider son leader. Avec Serrant, Chacon,
Eustache, et Pierzga en plus,...