3e REI : Retour sur l'opération Maparana
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3e REI : Retour sur l'opération Maparana

Xavier-Paul Le Pelletier

 Pendant cinq journées, du dimanche 18 avril au jeudi 22 avril, des rues et points stratégiques de la ville de Kourou se sont transformés en une zone de guerre quasi inédite à l'occasion d'un exercice entre les troupes du 3e Régiment Etranger d'Infanterie. De très importants moyens logistiques ont été mis en place comme en témoignent les images. 

© 3e REI

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En ce lundi matin, des factions armées tentent de prendre le contrôle de l’aérodrome du CSG et du port de Pariacabo à Kourou. Très rapidement, les hommes du 3e Régiment Étranger d’Infanterie (3e REI) interviennent pour parer la progression de l’ennemi et s’assurer de la mise à l’abri des populations de ressortissants français qu’il faut désormais évacuer. Tel est le scénario de l’exercice militaire auquel les kourouciens ont pu assister fin avril, faisant de leur ville le théâtre d’opérations militaires gérées par les forces de la légion étrangère opérant comme s’il s’agissait d’évacuer d’un conflit armé des Français pour les ramener en territoire sous souveraineté nationale.
Ramener les citoyens français loin du danger
« Le but de l’exercice est de maintenir la capacité du régiment à intervenir dans un milieu semi-permissif avec quelques éléments hostiles. Il s’agit là de savoir extraire des ressortissants français comme si on était sur un terrain étranger où ils pourraient être bloqués ou pris en otage, explique le colonel Amaury Poirier-Coutansais, chef de corps du 3e REI, à propos d’un scénario qui voulait aborder le terrain de la ville de Kourou de manière simple. De la même manière que cela aurait pu être Port-au-Prince ou Caracas » poursuit le chef de corps qui dirigeait tout de même ses plus de 350 hommes sur un niveau d’hostilité entre Harpie et de la haute-intensité.

Pour les troupes, l’objectif est alors de contenir leurs positions sur des points d’appuis où les ressortissants français sont accueillis puis escortés par blindés jusqu’au CRER : le centre de regroupement et d’évacuation des ressortissants. Un dispositif mis en place en de pareilles opérations en dehors du territoire national et qui centralise la logistique de l’évacuation des détenteurs d’un passeport français. Une prise en charge qui permet durant les heures ou jours qui précèdent ce transport de se faire soigner, de recevoir un soutien psychologique ou tout simplement de se nourrir ou se laver.

« Dès lors où nous sommes en mesure de soutenir logistiquement cette zone du CRER, on est alors renforcé par les équipes du ministère des Affaires étrangères qui ont eux la légitimité pour certifier si un individu est bel et bien un ressortissant français. Et donc un ayant-droit pour être évacuer vers le point suivant » poursuit le colonel Poirier-Coutansais pour qui l’analyse ultérieure de cet exercice va permettre de dresser un véritable état des lieux. Celui de la réactivité et de la coordination de ses troupes quant à la logistique auxquelles elles participent. Une participation active « H24 » qui pendant ces cinq jours met les soldats en des situations différentes de leur cadre de travail en Guyane.

« Il y a une équipe de contrôle qui vérifie que sur l’ensemble des événements les procédures sont parfaitement respectées : dans les temps, dans la technique, dans la tactique. Tous les niveaux de conception et de conduite sont joués. Au niveau individuel, trinôme, route, section, compagnie et régimentaire. Cela permet au centre d’opération du régiment d’avoir à traiter l’ensemble de ces procédures : ce que l’ont fait différemment des opérations Harpie et Titan qui sont, elles, assez spécifiques » détaille encore le colonel à propos des deux missions opérationnelles pour lesquelles ses soldats protègent la Guyane de l’orpaillage clandestin et veillent au maintien de la sécurité des installations spatiales.
Bon accueil de la population
Ainsi, que l’on a pu le constater quant aux nombreuses vidéos des échanges de tirs à blancs que les kourouciens ont fait circuler au cours de cette semaine d’opération Mapanara, une bonne partie de la population a pris plaisir à suivre ces exercices qui ont le mérite de leur prouver que leur territoire est bien gardé. « Les habitants ont été mis au courant, il n’y a pas eu de tirs de grenade, donc aucun risque de blessures auditives liées à des décibels trop élevés. Le but est aussi d’expliquer aux autorités comment nous travaillons » conclut le chef de corps du 3e REI.

Le colonel Amaury Poirier-Coutansais et ses troupes auront d’ailleurs reçu la visite du maire de la ville François Ringuet, mais aussi la participation d’autres acteurs de la sûreté et de la défense en Guyane. La Marine qui grâce à ses bâtiments a permis le débarquement des soldats au port. Mais aussi des moyens de l’armée de l’air comme un hélicoptère Fennec chargé de la détection de drones éventuels avant l’évacuation des civils. Ceux-ci étaient incarnés bien souvent par les propres membres des familles des troupes en exercice et qui ont pu parfois être pris en charge par des pompiers du SDIS qui contribuaient eux aussi à cette opération Mapanara.

Le commandant de la Légion Étrangère vient d'ailleurs de faire aujourd'hui son arrivée sur le territoire afin de visiter l'ensemble des troupes du REI sur ses sites de Kourou, Régina, Saint-Georges et Camopi. 

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