Menace d’inculpation contre limogeage: l’enquête sur l’assassinat en juillet du président haïtien a de nouveau tourné à la confusion mardi exposant au grand jour les luttes intestines à la tête du pays le plus pauvre des Amériques.
Le chef du parquet de Portau-Prince a demandé dans la matinée
au juge enquêtant sur le meurtre du président Jovenel Moïse
d’inculper le Premier ministre, en raison d’appels téléphoniques
qu’il aurait eus avec l’un des principaux suspects dans l’affaire.
Bed-Ford Claude, le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince
—l’équivalent du procureur— a aussi exigé qu’ Ariel Henry soit
interdit de quitter le territoire haïtien « en raison de la gravité
des faits exposés ». Il avait assuré disposer de suffisamment
d’éléments compromettants.
Mais quelques heures plus tard, coup de théâtre: le Premier
ministre annonce limoger le procureur pour « faute administrative
grave ».
Ce nouveau rebondissement s’ajoute à l’immense chaos qui règne dans
l’enquête sur l’assassinat le 7 juillet de Jovenel Moïse par un
commando armé.