Réparations de l'esclavage : deux journées d'audience cette semaine à Fort-de-France

Réparations de l'esclavage : deux journées d'audience cette semaine à Fort-de-France

Jean-Michel Hauteville
"C'est le procès qui va ouvrir tous les autres procès d'Afro-descendants pour des réparations", avancent les conseils du MIR.
"C'est le procès qui va ouvrir tous les autres procès d'Afro-descendants pour des réparations", avancent les conseils du MIR. • SHUTTERSTOCK

La seconde phase du deuxième procès intenté par le Mouvement international pour les réparations s'ouvre ce lundi à la cour d'appel de Fort-de-France. Quinze avocats plaideront au cours des deux journées d'audience. Mais pour le verdict, il faudra patienter quelques semaines.

En permettant la traite négrière et l'esclavage, la France s'est-elle rendue coupable de crimes contre l'humanité ? Ces crimes sont-ils imprescriptibles ? L'État est-il tenu de payer des réparations aux descendants des victimes de ces atrocités qui ont été perpétrées dans les colonies françaises pendant trois siècles ? Oui, oui, et oui, répond, sans hésitation, le Mouvement international pour les réparations (MIR). Comme son nom l'indique, cette association œuvre en vue d'obtenir réparation pour la déportation et la réduction en esclavage des Africains ainsi que pour d'autres crimes coloniaux commis par les Européens.

Vingt ans après l'adoption de la loi du 21 mai 2001, dite loi Taubira, qui qualifie de crimes contre l'humanité l'esclavage et la traite, une nouvelle page de la lutte pour les réparations doit s'écrire cette semaine. En effet, le procès en appel intenté par le MIR contre l'État s'ouvre ce lundi à Fort-de-France et se poursuivra mardi. Au cours de deux journées d'audience, le MIR et ses quinze avocats tenteront de convaincre la cour d'appel de revenir sur le jugement du 4 avril 2017 par lequel le tribunal de Fort-de-France avait débouté les plaignants.

Un feuilleton judiciaire de seize ans
Le combat en justice du MIR contre l'État ne date pas d'hier : voilà déjà seize ans que cette organisation militante, présidée par Garcin Malsa, l'a entamé. En mai 2005, le MIR, le COFFAD (Comité des fils et filles de déportés d'Afrique), mais aussi d'autres organisations ainsi que des particuliers, portaient plainte contre l'État, à Fort-de-France,...

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