« Nous ne sommes plus dans la gestion de
crise. Désormais, nous nous inscrivons dans la durée. » En
dressant, vendredi dernier, un bilan à mi-parcours du plan
chlordécone 3, Virginie Klès, secrétaire général de la préfecture,
a bien expliqué la nouvelle philosophie qui préside à la «
remédiation » de la pollution par le chlordécone : il s'agit de
passer d'une logique de gestion de court terme des effets
collatéraux de la pollution à une véritable logique de long terme
de développement durable des territoires, en intégrant la
problématique du chlordécone. Depuis 2008 (lire ci-dessous), l'État
a consacré plus de 60 millions d'euros à gérer le court terme. Le
plan 3, lancé depuis 2014, est à mi-parcours. Il vise notamment à
poursuivre les actions engagées pour protéger la population, via
des programmes de surveillance et de recherche. Après Ti Moun,
Kannari, Karuprostate, on attend beaucoup de ChlEauTerre (lire
ci-dessous) qui va dresser une cartographie très détaillée des
terres contaminées.
UN DÉFICIT DE COMMUNICATION
Le plan 3 s'attache également à accompagner
les professionnels touchés par cette pollution. Un guide technique
a été conçu pour les éleveurs et agriculteurs pour leur permettre
de produire en zone contaminée sur la base de la connaissance du
taux de contamination de leur sol. Ces professionnels devant
s'adapter font l'objet d'un suivi personnalisé. Un panel de mesures
a également été mis en oeuvre pour les pêcheurs (lire
ci-dessous).