Nuttea de retour sur le fleuve

Le chanteur est la tête d’affiche du mini festival Night N Day 2 samedi à la pointe Maripa. En pleine préparation de son sixième album solo, il répond à nos questions.
Je chante en effet depuis 1988. À l’époque, mes acolytes s’appelaient Tonton David ou Féfé Typical...
Non, la dernière fois que je suis venu c’était il y a dix-sept ans ! Je connais donc déjà un peu le public guyanais et je sais que c’est un super public reggae.
Si je ne fais pas Elle te rend dingue, sorti en 2001, je risque d’avoir des problèmes en sortant de scène (rires). C’est un des titres dont je suis le plus fier, car c’est un mélange de r’n’b et de dancehall. On a lancé une tendance à l’époque.
Ça ne m’intéresse pas forcément de repasser dans les gros médias. Mon but n’a jamais été d’être un artiste mainstream. C’est arrivé avec l’album Un Signe du temps, mais mon but a toujours été de pouvoir vivre de mon reggae. C’est le cas jusqu’aujourd’hui. Je ne demande rien de plus. Les gros plateaux radio et télé m’ont saoulé. Je n’y étais pas à l’aise.
Le public est beaucoup plus large qu’avant grâce à internet. Nous, il fallait que l’on se bouge le cul. Mais internet peut t’emmener un succès commercial sans gagner forcément beaucoup d’argent. Les maisons de disque savent très bien que le graal, c’est de rentrer en radio. Un passage sur une grosse radio nationale génère 50 euros. Il est là, l’argent. Pas sur le streaming qui rapporte en vérité très peu d’argent. Un million de streams équivaut à 100 albums vendus. T’es disque d’or en stream mais t’es pas riche !
Adolescent, j’étais un fan de ska. J’allais en Angleterre dans un magasin de disques qui s’appelait Caverne pour en écouter. J’étais fan du groupe Madness. Les fans de Madness étaient appelés les Nutties, les fous-fous. C’est comme ça que c’est venu.
Jouer devant 150 000 personnes place de la République à Paris, pour la Fête de la musique. C’était un double concert : Lenny Kravitz et moi. Et puis ma rencontre avec UB40 que je vénérais étant gamin. Un jour, ils m’ont appelé pour faire un duo ! Le titre s’appelle Cover Up. Un truc de fou pour moi.
Une scène, un micro, deux artistes et que le meilleur gagne. Mais les artistes n’osent plus faire ça aujourd’hui par peur de perdre. Avant, c’était notre truc. Ils sont trop fiers pour mettre leur réputation en jeu. Ils préfèrent s’insulter sur le net. Ce ne sont pas des clashs mais des embrouilles.
Propos recueillis par Pierre ROSSOVICH
Night N Day #2 Pon di bank, samedi ; midi-minuit à Papadilo, pointe Maripa, à Roura. Avec Nuttea, Deewaï, Bottyman, Authentic Voice, Ruben, F2N, Hattone Bakarah, Mamy Polanco, animé par Krazyko. Renseignements : 0694 25 82 80.
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