Ombre fraîche des grands arbres, humus brun
sur le sol et piaillements dans les branchages... Ce fouillis
végétal de la commune de Tomé-Açu, au coeur de l'État brésilien du
Pará, a tout d'une forêt. Il s'agit pourtant d'une parcelle
appartenant à Michinori Konagano, pionnier de l'agroforesterie dans
la région. Cette pratique, dont le protocole de Kyoto vante les
vertus environnementales car elle permet notamment de stocker du
carbone, rapporte à l'agriculteur plusieurs dizaines de milliers
d'euros par an.
« Quand mon père a acheté ces terres, dans
les années 1960, tout le monde coupait la forêt tropicale pour
planter du poivre » , raconte ce fils d'immigrants japonais,
débarqué à l'âge de 2 ans dans ces contrées humides, à 200 km de la
ville de Belém.
UNE MALADIE DU POIVRE
Pour la dictature brésilienne de l'époque,
obsédée par une certaine idée du progrès,...