La date de votre colloque n'est pas
anodine. Le 29 mars, c'est l'anniversaire des massacres commis à
Madagascar il y a 70 ans...
En trois jours, l'armée française a
massacré 100000 personnes, des civils, des paysans qui se sont
révoltés contre l'injustice. Il y a cinquante ans, la police a
massacré en Guadeloupe. Les crimes coloniaux impliquent la question
de leur reconnaissance, comme pour l'esclavage... L'esclavage est
lié au système de domination coloniale. C'est la même
répression.
Vous insistez sur la reconnaissance,
pourquoi ?
La reconnaissance par l'État français de
l'ensemble des crimes coloniaux est liée à l'accès aux archives, à
l'accès à un lieu mémoriel dans lequel seraient présentés ces
crimes coloniaux, mais également les hommes et les femmes qui ont
été très courageux, dont bien évidemment Fernand Yveton et Frantz
Fanon.
N'existe-t-il pas déjà le musée de
l'immigration ?
C'est une avancée, mais il n'est pas
co-construit. Il est fait sans les Français héritiers de
l'immigration coloniale, sans les acteurs de l'histoire de
l'esclavage. Nous ne sommes jamais...