Où en êtes-vous de la demande d'inscription à l'Unesco ?
Il faut qu'on soit beaucoup plus accompagné par les élus, les politiques et le monde économique. Il faut qu'il prennent des mesures pour sauvegarder le Touloulou. L'Unesco apprécie l'adhésion de la population avec plus de 10 000 signatures. Il faut qu'il y ait une plus grande implication des acteurs économiques et qu'il y ait un accompagnement concret de l'ensemble de la classe politique. Il faut par exemple qu'il y ait un lieu dédié en Guyane avec des permanents consacrés au Touloulou. Il faut une politique structurante du carnaval en Guyane. Vous allez continuer à porter ce projet ?
Pour l'instant on fait une pause dans cette démarche d'inscription. On va voir ce qui va se passer. On a inscrit le carnaval au patrimoine français, mais pour aller plus loin, on est dans l'expectative. On ne sait pas si on va continuer. On demande un schéma territorial pour l'ensemble de la Guyane avec les mesures qui seront prises pour la transmission, la valorisation et la sauvegarde. Pour le moment on charroie de l'eau dans un panier sans fond. Les universitaires organisent des manifestations, des colloques, des expositions, des publications, des rencontres avec des intervenants extérieurs. La population nous soutient. Mais là, l'accompagnement solide et fort des politiques nous fait défaut. Il faut qu'on voit qu'il y ait une réflexion autour du carnaval en Guyane. Il faut par exemple un musée du Carnaval. Il y en a un en Belgique, qui montre les personnages des Touloulou (des rues, du dancing)... Est-ce qu'il faut qu'on aille en Belgique pour voir le musée du carnaval de Guyane ? On a même pas de phonothèques ni de photothèques. Ce n'est pas logique!
Le Touloulou attend depuis plusieurs mois son inscription au patrimoine mondial de l'Unesco (photo d'archives)Comment faire avancer ce dossier ?
Le carnaval n'est pas seulement un divertissement. Il doit être un vecteur de développement économique et social avec la création d'emploi à la clé. Ce doit être un facilitateur pour permettre à la société guyanaise d'être valorisée, de faire baisser la violence. C'est un projet à long terme. Pour l'instant, on est pas prêt. Malgré toute notre bonne volonté, on ne peut plus. On s'appuie sur l'article 15 de la convention de l'Unesco qui dit que pour que le projet patrimonial soit porté par la communauté, c'est à dire l'ensemble du corps social, économique et politique, les élus locaux ont leur rôle à jouer. Les députés et sénateurs doivent aussi prendre à bras le corps cette problématique. En Guadeloupe, le député Victorin Lurel a soutenu la démarche. À Tahiti, les danses polynésiennes sont inscrites depuis 2017. Mais là-bas, le gouvernement donne les moyens et se bat pour qu'il y ait cette reconnaissance mondiale. C'est à l'ensemble de la classe politique guyanaise de faire cet effort. On nous donne des subventions ponctuelles, mais ce n'est pas suffisant. Ni même d'avoir juste une signature. Il faut plus, bien plus! En attendant, on est en train de s'essouffler.
Vos commentaires
Cette histoire de carnaval est une honte, car la priorité c'est la sauvegarde de patrimoines inestimables et millénaires. Il y en a en Guyane : ceux des peuples premiers et il y a urgence à les sauvegarder.
Il y en marre de ce microcosme créole qui ne fait que regarder son nombril !!!
Vous serz bien mieux la bas! Aucun avenir pour les tetes pensentes ici!
C'est une blague ? Un carnaval de seconde zone ave des costumes de chez Gifi et vous voulez qu'il soit inscrit à l'Unesco ??
hI hi hi hi hi
ha ha ha ha ha