Macouria teste des « rappels solennels » aux locataires jugés à problèmes

Mercredi, la mairie de Macouria a convoqué trois familles de Soula, signalées par le bailleur social, devant un aréopage d’officiels, qui ont procédé à un rappel des devoirs du locataire. Une initiative que la mairie présente comme une tentative « d’électrochoc », avant de passer à une éventuelle mesure d’expulsion.
Le procédé ne « se veut pas procès », assure l’officiel. Il s’agit certes de mettre en garde avant un éventuel processus d’expulsion locative, mais d’après lui c’est également une proposition d’assistance. « On leur dit "si vous avez besoin d’aide, nous serons à vos côtés, nous avons des outils pour vous accompagner", mais si ils persistent », les concernés sont mis en garde : « On aura alors pas de scrupules à pousser la Siguy à mettre fin au bail ». La présence d’intervenants multiple souligne le sérieux du message imparti, puisqu’elle montre aux convoqués « que tous les intervenants sont au courant, ils n’ont plus affaire qu’à un interlocuteur unique, le bailleur » et à ses lettres de rappel. « On est dans l’humain, pas l’impersonnel du courrier », affirme le directeur des services. De son côté, la gendarmerie indique qu’aucune plainte n’étant déposée à ce stade, il s’agit d’une procédure à l’amiable pour le moment.
D’après la municipalité, les deux familles ont réagi diversement à la rencontre. L’une des mamans présente aurait indiqué ne pas savoir lire le français et, donc, ne pas avoir compris jusque là la raison de l’envoi de lettres par la Siguy. L’autre aurait été dans « le déni » face aux accusations d’incivilités (enfants dehors tard, bruit et dégradations) dont elle fait l’objet. Dans tous les cas, Farouk Amri veut croire que, depuis mercredi, « les gens savent pourquoi ils sont convoqués, ils voient qu’avoir un toit n’est pas seulement un droit, que c’est aussi un devoir ». En résumé, les autorités leur disent « qu'on ne peut pas autoriser des gens à pourrir la vie des autres ».
Reprenant à son compte le discours des associations locales – qui sont par ailleurs invitées demain après-midi par la mairie de Macouria à une « journée des associations » à Soula -, Farouk Amri évoque une différence entre le « vivre-ensemble et le bien vivre-ensemble », que la municipalité veut gommer. Pour lui, qui affirme au passage qu'il fait « bon vivre à Soula », « le sentiment d'insécurité est généré par mille et petits délits » et nécessite pour le combattre de « mettre les mains dans le cambouis au niveau des [diverses] nuisances ».
Dans ce but, les rappels solennels sont amenés à s’installer dans la durée, pour ne pas devenir un simple « coup de communication ». Les autorités espèrent que ces actions vont « libérer la parole, réguler les tensions sociales et faire du bien à tout le monde ».
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