Un tiers des urgences de nuit traitées au Chog

Le centre hospitalier de l'Ouest guyanais rencontre une pénurie d'infirmiers pour les grandes vacances. Il ne reste plus que 10 infirmiers sur 28 pour assurer les urgences jusqu'au 31 août.
Résultat : les urgences relevant de la médecins générale ne seront plus traitées entre 19 heures et 7 heures jusqu'au 31 août. D'après le directeur : “25 % des patients aux urgences nécessitent une hospitalisation, le reste relève de la médecine générale”.
Pour les 75%, il faudra donc revenir le lendemain ou patienter chez un des quinze médecins libéraux répartis entre Saint-Laurent et Mana. Exception : les enfants jusqu'à dix ans. Ils seront pris en charge systématiquement par les urgences.

L'hôpital fonctionne donc à flux tendu. Alors quand hier soir, 8 ou 6 blessés par balle arrivent aux urgences, le directeur doit rappeler les médecins, mobiliser le personnel des autres services. Pour cette fois, les urgences n'ont pas été submergées.
“Nous avons eu 400 nouveaux cas de Covid dans les dernières 24 heures pour six hospitalisations dont deux sont dans le service de réanimation. Cela est plus élevé qu'une grippe mais l'incidence n'est plus automatiquement liée au service de réa”, rassure Clara de Bort, la directrice de l'agence régionale de santé.
Premièrement : utiliser le 15. “C'est le seul numéro qui est en lien direct avec les urgences et qui peut réserver une place. Le 15 fera un premier tri. Si vous vous déplacez à l'hôpital, un agent d'accueil vous redirigera et s'il y a un doute ou une inquiétude particulière, il pourra appeler un médecin des urgences qui choisira de vous faire entrer ou non ”, détaille Clara de Bort.

Les moyens juridiques pour une réquisition du personnel libéral ne sont pas remplis. L'existence d'une maison de garde des médecins libéraux au sein de l'établissement serait la bienvenue pour l'ARS mais “ils sont trop peu nombreux. Seulement, onze médecins. Nous avons besoin, comme les infirmières libérales, qu'ils pratiquent leur métier. Il ne s'agit pas de faire n'importe quoi. Travailler en libéral et à l'hôpital sont deux pratiques différentes”, tempère Clara de Bort.
“Nous ne voyons pas, nous médecins libéraux également en nombre insuffisant puisque nous sommes 15 médecins généralistes sur tout l´Ouest guyanais pour 50 000 habitants ce que la présence supplémentaire de médecins aux urgences modifiera la pénurie d´infirmiers. Au total nous sommes, hélas ! et comme nous l'avons à maintes reprises signalé à l´ARS, dans l'impossibilité de pallier les insuffisances des urgences du Chog”, répond le docteur Miryam Goldzak, présidente de la société des médecins de l'Ouest Guyanais.
“Si on réussit à revenir à 20 infirmiers, on ouvre les urgences normalement. Là, on devrait obtenir quatre infirmiers sortis d'école”, assure Didier Guidoni.
De manière générale, la pénurie de soignants touche toute la France. Actuellement, la différence entre les professionnels qui partent en retraite et ceux qui entrent sur le marché de l'emploi est estimée par le directeur de l'hôpital entre 70 000 et 80 000 personnes.
Les Ifsi ne remplissent donc plus leurs bancs d'études. La crise sanitaire s'est transformée en crise des vocations et a éreinté le personnel soignant. Huit arrêts maladies seraient en cours dans le service des urgences du Chog d'après une source interne.
Pour transmettre un commentaire, merci de vous identifier (ou de vous inscrire en 2min)
Mot de passe oublié?Aucun commentaire