Première visite dans l'Ouest pour Thierry Queffelec

Le préfet de Guyane, nommé fin novembre, a effectué aujourd'hui son premier déplacement dans l'ouest du territoire, à Saint-Laurent du Maroni et Iracoubo.
L'occasion pour le représentant de l'Etat, nommé le 25 novembre à son poste, de s'offrir un premier aperçu des spécificités du territoire, lui qui commençait à avoir l'impression d'être « le préfet de Cayenne ». Il a pu observer le ballet - léger ce matin - des pirogues liant Saint-Laurent à Albina, au Suriname.
« Quand la frontière est hermétique c'est qu'il y a problème, il faut être ouvert aux autres et en même temps empêcher les abus », estime Thierry Queffelec. S'il affirme comprendre que les migrants ont « sûrement [des] raisons », il insiste sur l'existence de « règles » et annonce son intention de « poser des principes avec le nouveau gouvernement » surinamais. Par ailleurs, alors que la PAF réclame plus de moyens, il estime que l'Etat peut payer « de nouveaux outils » aux policiers.
Il espère également régler avec celui-ci l'éternel serpent de mer de la frontière. Dans ce but, un document de 27 pages regroupant un ensemble de points GPS a été établi il y a trois jours, une « réponse technique » qui doit être soumise aux autorités du Suriname.
Sur un plan plus local, le représentant de l'Etat en Guyane s'est entretenu avec Sophie Charles pendant près d'une heure et demie - contre vingt minutes initialement annoncées. La maire de Saint-Laurent du Maroni et présidente de la Communauté des communes de l'ouest guyanais (CCOG) salue un « échange extrêmement important », qui a tourné aussi bien autour de la crise sanitaire que du port de l'Ouest, des écoles et du nécessaire désenclavement des communes de l'Ouest.
« L'Ouest a une vie un peu différente qu'à Cayenne », reconnaît Thierry Queffelec, donc « les interactions ne peuvent pas être les mêmes ». Si « l'Etat est unique », il doit « s'adapter aux demandes locales », admet le préfet, pour qui l'Etat français a besoin d'avoir « une vision à dix, vingt, trente ans» et des « réponses adaptées » s'il entend aider au « développement de la Guyane ».
« Une [nouvelle] école tous les 8 mois c'est énorme », retient l'homme de bientôt soixante ans, pour qui l'explosion démographique en cours impose de développer les transports, mais également l'habitat pour « loger les gens de façon décente ». Ce qui implique de « travailler sur les logements sociaux, on sait qu'il en manque ». Éducation et logement, autant de dossiers « à porter de façon centrale avec l'Etat ».
L'autre dossier chaud pour le préfet de Guyane, c'est bien entendu la santé, alors que le plan blanc a été déclenché aujourd'hui sur le territoire. Au cours d'une rapide visite au Chog, le responsable a pu constater l'activité importante d'un hôpital où les maladies graves sont nombreuses, puisque beaucoup des patients arrivent déjà dans un état lourd, sans se faire forcément soigner en amont.
Surtout en ce moment où, en sus des patients Covid-19, le Chog doit gérer l'afflux des patients classiques qui « n'ont plus peur et viennent se soigner » à nouveau dans l'établissement, comme l'explique le docteur Crépin Kezza.
« Il y a une histoire très forte ici », conclut Thierry Queffelec, à mi-parcours de sa visite, « l'Etat se doit d'accompagner [l'Ouest] dans les prochaines années ».
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