Les panneaux signalant le montage
financier des opérations sont parfois les seuls témoins de ces
gabégies. Il n'est pas très difficile de les retrouver, tant ces
ouvrages crèvent les yeux.
Malheureusement, nous possédons chez nous
aussi des « éléphants blancs ». Ces projets prestigieux lancés sans
que leur pertinence économique ou technique ait été démontrée. « Ne
vous fiez pas aux inaugurations, attendez la mise en fonction et la
fonctionnalité de l'ouvrage avant d'écrire une ligne... »,
conseillait un jour un vieil ingénieur grincheux, décédé depuis. On
ne peut pas démentir ses propos en regardant autour de nous.
Des exemples, il y en a partout. Des
routes, comme celle de la Coulisse, à Trois-Rivières, construite à
l'origine pour desservir un hypothétique développement de la zone,
ou ce chemin à Terre-de-Bas qui conduit à un cul-de-sac. Il y a
aussi ce port de pêche construit au Moule qui n'a jamais été
fréquenté par le moindre professionnel de la mer.
Il semblerait même qu'un petit incinérateur
d'ordures aurait été installé dans le nord Grande-Terre.
L'information n'a pas été confirmée et le guide a refusé de jouer
les coupeurs d'herbes, pour nous montrer ce projet englouti par la
végétation.
Alors que les Abymes manquent cruellement
de centre d'animation culturelle, sa structure de Sonis, qui a
coûté quelques millions d'euros (voir encadré) n'a jamais pu ouvrir
depuis son inauguration. A Basse-Terre, on se chamaille pour une
question de gestion du palais des sports, de même qu'à Sainte-Anne,
où le branchement au réseau d'un château d'eau pose problème.
Résultat ? Dans tous les cas, peu de cas est fait de l'argent
investi pour rien.