Rarement on avait vu autant de monde dans
une manifestation. 2 500 personnes d'après la police, le double
selon les organisateurs (trente-deux syndicats, associations
culturelles et politiques) qui avaient un seul mot d'ordre
manifester contre le coût de la vie et singulièrement exiger une
baisse de 50 centimes du prix des carburants.
« Nou pé ké sòti an biwo a soupréfè la, si
i pa ban nou sa nou vlé. Sinon, nous allons montrer à l'Etat
français que nous avons une puissance de nuisance deux fois plus
puissante que ce qu'il a pu voir la semaine dernière avec les
socioprofessionnels » , menaçait Elie Domota de l'UGTG, sur le
parvis de la mairie de Pointe-à-Pitre. Image inédite. A ses côtés
on pouvait voir des personnalités syndicales telles Alain Plaisir
de la CTU, ou Max Evariste de Force ouvrière, solidaires comme les
vingt-neuf autres organisations à la mobilisation. Le long cortège
s'ébranlait de l'hôtel de ville, aux alentours de 11 heures avec un
seul slogan et une seule chanson sur les lèvres : « An ka mandé la
lagen pasé!...