Ne les appelez plus CARAÏBES!
CINQ JOURS À LA DOMINIQUE (IV)

Ne les appelez plus CARAÏBES!

Dossier réalisé par Cécile EVERARD
« J'adore mes traditions et j'aimerais les garder! » Narisa Auguiste pousse un cri du coeur. La jeune fille de 18 ans danse et participe aux activités du groupe traditionnel Karifuna et se destine à la profession d'infirmière. (Raphaël DE BENGY)
« J'adore mes traditions et j'aimerais les garder! » Narisa Auguiste pousse un cri du coeur. La jeune fille de 18 ans danse et participe aux activités du groupe traditionnel Karifuna et se destine à la profession d'infirmière. (Raphaël DE BENGY)

Les Kalinagos possèdent leur dernière communauté importante à la Dominique. Représentants d'un passé indien décimé, ils font face à un avenir toujours plus incertain, avec bravoure, comme à leur habitude.

Sur les routes torturées de l'est de la Dominique, c'est d'abord le paysage qui se modifie presque imperceptiblement. Une manière différente d'occuper la nature. Des petites cases en bois supplantent le béton commun.
Puis ce sont les visages qui changent.
Environ 3 500 Kalinagos vivent là, sur la côte Est de la Dominique, partagés entre la fierté d'avoir été les premiers habitants de l'île et la difficulté à être les derniers représentants d'un peuple. « Mabrika! » signifie bienvenu. « Il ne nous reste que quelques mots de notre langue » , explique Fatima Williams, jeune femme guide, « Notre langue s'est éteinte quand Christophe Colomb est arrivé. »
Les Kalinagos possèdent ce territoire de 1 497 hectares depuis 1903. Les 150 années précédentes, ils étaient cloîtrés sur 50 hectares.
Ils ont un chef, démocratiquement élu tous les cinq ans, qui préside un conseil. Celui qui est en place depuis 2009 se nomme Joseph Garnette. « Je représente les Kalinagos sur le plan local et international » , dit-il. Régulièrement, il rencontre ses homologues indigènes du bout du monde lors de sommets dédiés.
Résistance têtue
Mais, à la Dominique, les difficultés économiques des Kalinagos s'engluent dans le manque de considération que les autres habitants de l'île leur renvoient. En novembre 2010, le conseil Kalinago a demandé à toutes les instances, médias et habitants de ne plus utiliser le terme de Caribs (Caraïbes), un terme péjoratif qui renvoie au prétendu cannibalisme des Indiens.
« Les Européens n'ont jamais réussi à nous...

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