Archives départementales : le bras de fer continue
Kerwin ALCIDE
Jeudi 06 novembre 2014
Alors qu'ils ont commencé à exercer leur droit de retrait il y a sept semaines, les salariés des Archives départementales ne comptent pas abdiquer. Ils ont introduit un recours au tribunal administratif sur la légalité de leur mouvement.
Face à face terrible entre le conseil général, propriétaire des Archives départementales, et une partie des salariés qui exercent leur droit de retrait depuis le 22 septembre, après avoir émis un droit d'alerte. Et les choses ne semblent pas aller vers l'apaisement. « Nous sommes en position d'attente » , confie Laurent Giffard, qui parle d'une « politique de décalage et d'humiliation » de la part de la collectivité départementale. Lui et un autre agent viennent d'être déplacés. Une mutation vécue comme une sanction, toute comme la retenue sur salaire que le conseil général entend effectuer pour « absence de service fait » . La collectivité considère illégal ce droit de retrait. Pourtant, les salariés mettent en avant leur sécurité et leur situation sanitaire pour justifier leur action. « Il n'y a pas de détecteur d'incendie » , explique l'un d'eux. Un autre rappelle que des produits chimiques sont utilisés dans l'atelier de restauration et évoque l'absence du document unique d'évaluation des risques. Ce document doit hiérarchiser les risques et permettre d'engager une démarche de prévention. « La situation est dangereuse pour le personnel » , reprend le salarié. Laurent Giffard, lui, annonce que plusieurs employés sont tombés malades. D'autres ont volontairement demandé leur mutation. RETOUR À LA « SÉRÉNITÉ »
Depuis le 24 octobre dernier, les salariés, épaulés par le syndicat Sud Collectivité territoriale, ont déposé un référé auprès du tribunal administratif afin de défendre leur droit de retrait. « Il y a aucun doute que l'inertie du Département face à la situation de danger vécue dans l'exercice de leurs fonctions par les agents des Archives départementales caractérise une atteinte aux droits élémentaires des agents » , explique leur avocat. Le conseil général a été invité, par le tribunal, à remettre un mémoire avant ce vendredi. En attendant, les Archives départementales sont ouvertes mais, selon les aveux d'un salarié, il n'est pas possible de consulter l'ensemble des documents. L'Association des professeurs d'histoire et de géographie a envoyé, mi-octobre, une lettre ouverte au président Tien-Liong dans laquelle elle souhaite un retour à la « sérénité » dans l'intérêt des usagers. Lire aussi nos éditions des 14, 24 et 25 septembre.
Vos commentaires
je réitère mon commentaire qui a dû se perdre dans les réseaux, et où en réponse à ces avis plus anti-sociaux et réactionnaires que soucieux vraiment du pillage de nos archives, je faisais le rappel des deux plus grands scandales des dernières décennies. La démolition en toute conscience des vestiges du bagne à Kourou par les ingénieurs du CSG afin d'implanter un hotel en béton vulgaire , alors que les lois Malraux étaient déjâ promulguées, et le pillage illégal des archives départementales et des paroisses des communes par des enseignants du second degré, dont les noms et les pratiques ont été devoilés suite au naufrage d'un cargo chargé de documents originaux et que nos sommités culturelles comme Serge Patient peuvent évoquer. Partout en métropole les auteurs auraient été traduits devant un tribunal.
je réitère mon commentaire qui a dû se perdre dans les réseaux, et où en réponse à ces avis plus anti-sociaux et réactionnaires que soucieux vraiment du pillage de nos archives, je faisais le rappel des deux plus grands scandales des dernières décennies. La démolition en toute conscience des vestiges du bagne à Kourou par les ingénieurs du CSG afin d'implanter un hotel en béton vulgaire , alors que les lois Malraux étaient déjâ promulguées, et le pillage illégal des archives départementales et des paroisses des communes par des enseignants du second degré, dont les noms et les pratiques ont été devoilés suite au naufrage d'un cargo chargé de documents originaux et que nos sommités culturelles comme Serge Patient peuvent évoquer. Partout en métropole les auteurs auraient été traduits devant un tribunal.
De chacun de vos posts, Amélie, sourd une colère aussi maîtrisée que mesurée. Elle me fait l'effet d'une véritable bouffée d'oxygène sur ce forum tant cette colère nous change des trop habituelles envolées guyanophobes, quand elles ne sont pas créolophobes voire négrophobes.Merci encore, Amélie.
Ce que retiendra la Guyane de ce triste épisode, c'est qu'à cause de quelques salariés un peu trop protégés et pas trop courageux, et d'élus un peu trop timorés, son patrimoine immatériel disparait.
Nous n'avons pas perdu que quelques morceaux de papiers, mais des informations importantes pour les générations futures qui seront incapables de reconstituer certaines généalogie, qui ne retrouveront plus de traces de leurs aïeux. Nous avons déjà perdu la moitié du XXème siècle, ce qui veut dire que nos enfants ne sauront jamais qui a fait quoi pour la Guyane.
Et de citer le Général Foch : "Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir...". Cette UTG qui n'a de cesse de prétendre qu'elle se bat pour l'avenir des Guyanais, a-t-elle seulement condamnés ses adhérents qui ont rendu possible cette catastrophe ?
C'est d'autant plus triste que ce gâchis aurait pu être évité si l'autorité de tutelle n'avait pas abdiqué face à moins d'un dizaines d'individus au pratiques plus proches de la mafia que de la défense des droits des travailleurs.
Et à cause de tout ça, dans deux ou trois siècles de ça, les écoliers liront dans leurs livres d'histoire : "on ne sait que peu de choses de la Guyane du XXème siècles, les archives ayant disparus".
Triste.
Je dois vous avouer, Ubu, que votre sollicitude à l'égard de la la Guyane et des Guyanais me laisse sans voix.
Bravo M. Giffard et les autres collegues pour votre courage,
IL faut denoncer l injustice, dictature, et l incompétence
Merci Laurent et les autres Agents POUR VOTRE COURAGE.
IL EST PLUS FACILE POUR CES PERSONNES QUI VEULENT DIRIGER LA GUYANE DE JOUER AU DICTATEUR : "je ne paie pas les Prêtres" "je ne respecte pas les décisions de la Justice" "je déplace tous les agents qui exercent leurs droits" etc...