EDOUARD GLISSANT

EDOUARD GLISSANT

Adams KWATEH François-Xavier GUILLERM

Edouard Glissant a conclu son rapport de mission sur la création d'un Centre de la mémoire de l'esclavage et des abolitions que le président Chirac lui avait confié, lors de la première commémoration de l'esclavage, de la traite et des abolitions, le 10 mai 2006. Publié chez Gallimard, le poète et penseur martiniquais plaide pour un lieu d'échange de toutes les mémoires. Dominique de Villepin, qui a tenu à signer lui-même la préface de ces Mémoires des esclavages, écrit : « Edouard Glissant, venant après Léopold-Sédar Senghor et Aimé Césaire, oppose au devenir-esclave du monde, la créolisation du monde. »

COMMEMORATION
Les deux présidents de la République réunis aujourd'hui à Paris pour commémorer l'esclavage, la traite et les abolitions.
La controverse sur la date. PAGE 20
M. Glissant dans le tout-Monde
Il est arrivé au bras d'une jeune femme. Appuyé sur sa canne à pommeau de bois en forme de hachette, il porte un pardessus en laine bleu clair. L'octogénaire porte beau. Il habite boulevard des Invalides et donne des cours à l'université de New York (celle-la même qui accueille la Guadeloupéenne Maryse Condé). Jeudi soir, il est l'hôte du musée du quai Branly pour la commémoration du 10 mai, l'esclavage, la traite et les abolitions. Il fera des lectures de son rapport qui précise ce que doit être son Centre des mémoires des esclavages. Des comédiens liront du Diderot, du Schoelcher, et Toussaint Louverture. Bernard Lubat sera au piano et les grands héros de la lutte antiesclavagiste seront solennellement nommés. « Villepin m'a dit qu'il viendrait. » Ça n'a pas l'air d'avoir plus d'importance. Quelle reconnaissance, pourtant, que celle que lui ont apportée le chef de l'Etat et le chef du gouvernement ! La jeune femme qu'il a présentée comme « Mlle Matta », l'abandonne à la terrasse de la Rotonde. C'est Federica Matta, la peintre et fille du peintre chilien Roberto Matta. « Je viendrai en Martinique en décembre, jusqu'en mars. » Paris-Atlanta, Atlanta-Fort-de-France. Ça lui évite de voyager plus de cinq heures d'affilée. « J'irai chez moi, au Diamant... J'ai ma petite maison, à l'entrée du Diamant... » L'oeil pétille. Une sirène retentit. « Ça y est, ça commence les flics de Sarkozy. » « C'est une ambulance... », relance son vis-à-vis. « Même les ambulances, elles résonnent Sarkozy... » Il sort sa plume et dessine sur...

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